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Comment écrire un roman avec Internet (mais sans chatbots, merci)

A black and white cat peeking out of a side hole in a white plastic tunnel, with the words: "The internet is a series of tubes. And those tubes are full of cats."

Quand j’ai commencé en 2017 à rédiger mon second roman, Augusta Helena, c’était au départ une idée suggérée par un podcast de la sphère sceptique et rationaliste, où j’ai passé pas mal de temps des années 2005 à 2015 environ. Oui, c’est en écoutant un podcast de l’époque, Reasonable Doubt, que j’ai entendu parler du voyage à Jérusalem d’Hélène, mère de l’empereur Constantin et future Sainte Hélène pour les églises d’Orient et d’Occident. Elle avait alors près de 80 ans, ce qui est beaucoup, surtout dans les années 300 de notre ère, et même si l’historiographie a surtout retenu le récit de la « découverte » de la Vraie Croix (et le coup d’envoi lancé aux pèlerinages), il m’a tout de suite paru évident qu’un tel voyage de la mère du souverain ne pouvait qu’être politique.

Et si je tentais de raconter les aventures de cette « Indiana Jane du IVe siècle » (expression entendu dans le podcast) de façon à coller à la fois à la fois à l’histoire et à la légende ? Comment concilier ce que nous savons réellement sur son itinéraire et son séjour en Orient et la légende qui s’est greffée ensuite dessus ? Un exemple : dans la correspondance de Constantin, il est clair que c’est l’évêque de Jérusalem qui a présenté la Croix à l’empereur, mais les récits chrétiens ultérieurs attribuent la découverte de la relique à Hélène. Comment concilier ces deux points de vue ?

Je me flatte d’y être plutôt bien parvenue. Vous devriez bientôt pouvoir en juger. Les premier tome est en librairie, et le second devrait paraître le mois qui vient.

Autre exemple d’inspiration venue d’internet : Tous les accidents, le roman historique que j’ai écrit ensuite (pas de publication prévue pour celui-là, hélas), est né de la lecture d’un des « Le saviez-vous ? » quotidien de Wikipédia, la mention d’une héroïne des guerres de la Révolution, Marie-Angélique Duchemin, épouse Brûlon, qui a commencé par suivre son mari soldat comme vivandière puis, à sa mort, prit un habit d’homme pour se battre elle aussi. Elle a notamment servi en Corse en 1794 sous les ordres d’un certain Napoléon Bonaparte. L’aventure n’a pas duré longtemps, car elle a été blessée et découverte à cette occasion, mais Marie-Angélique a vécu assez longtemps pour être décorée de la Légion d’Honneur par Napoléon III. Un destin extraordinaire, qui m’a suggéré de raconter moi aussi une histoire de femme en guerre, et des bouleversements en tout genre apportés par la Révolution.

Enfin, la série de romans noirs historiques dans laquelle je me suis lancée en 2020, les aventures du capitaine Dargent, doit beaucoup à un autre podcast, Ken And Robin Talk About Stuff (KARTAS). Les hôtes sont tous deux concepteurs de jeux de rôles, mais leurs émissions hebdomadaires couvrent une variété considérable de sujets, en particulier l’art d’écrire de la fiction. Et c’est là que j’ai entendu parler du concept de héros iconique, selon le terme proposé par Robin D. Laws dans son livre Beating the Story. Un héros, ou personnage, iconique, est un personnage qui peut enchaîner les aventures sans changer lui-même ou elle-même. Au contraire, c’est le personnage iconique qui change le monde, typiquement en redressant les torts. Ce sont des héros et héroïnes détectives, justiciers, défenseurs des faibles. Ils vont de la délicate Miss Marple à l’invulnerable Superman, du cérébral Hercule Poirot à l’impétueuse Wonder Woman.

Concevoir un personnage qui pourrait jouer ce rôle de détective, avec des caractéristiques qui ne changeraient pas alors que le cadre et l’intrigue des romans pourraient varier de façon considérable : voilà un défi stimulant ! Et je me suis rendu compte que j’avais le candidat idéal sous la main : l’un des personnages de Tous les accidents, roman déjà évoqué, un certain Antoine Dargent, dont j’avais esquissé la biographie sans y passer autant de temps que pour ma protagoniste. Lui avait connu des aventures diverses, et même des changements de statut social importants, mais sans bouleversement de son monde intérieur, contrairement à l’héroïne du roman. Bref, une stabilité intérieure dans un monde en mutations, ce qui était prometteur.

Je me suis mise à rédiger un premier roman, qui sera finalement publié en 2021 sous le titre Du sang sur les dunes. Depuis, j’en ai rédigé deux autres, qui devraient trouver un jour ou l’autre le chemin des librairies, si les problèmes de prix de l’énergie, du papier et d’à peu près tout se calment un peu…

Bien entendu, dès que j’ai des informations sûres, je vous en ferai part ici, sur Internet. On y revient toujours.

Mes outils d’écriture (15) : Traînez sur Internet !

Un chat dans un tube de plastique. Légende : "Internet est une série de tubes. Et dans ces tubes, il y a des chats."
My God, it’s full of cats!

Non, ce n’est pas un conseil malveillant pour torpiller la concurrence. L’usage d’Internet m’a réellement permis de me développer comme auteure, en particulier comme romancière, et ceci est un petit témoignage de mon aventure.

Déjà, autant annoncer la couleur : je suis ce qu’on peut appeler geek, et je ne m’en repends pas. J’ai commencé à baigner dans des histoires de science-fiction et d’ordinateurs quand j’étais petite. Autant dire que quand j’ai pu me connecter régulièrement au Réseau, à partir de 1997, je n’ai pas hésité. C’était certes des temps héroïques : on payait sa connexion à la seconde, et ce n’était pas donné. Mais cela ouvrait de telles possibilités…

Par exemple, discuter avec des fans de mes auteurs favoris dans le monde entier, même ceux qui sont au Japon, ou à Nouméa, ou à Vancouver… C’était l’époque des messageries Usenet (ça vous dit quelque chose ? Googlez donc !) et l’astuce pour ne pas avoir une facture de téléphone trop horrible était de télécharger les messages du jour, puis se déconnecter pour lire à loisir et élaborer sa réponse. Puis on se reconnectait juste pour poster ses messages. Limité, mais c’était déjà le moyen d’augmenter en expérience. Celle dont on parle quand on conseille aux débutants : « écrivez sur ce que vous connaissez ».

Quelques années ont passé, l’an 2000 a commencé à rapetisser dans le rétroviseur, et on a pu profiter de quelques innovations bien pratiques : le WiFi et la compression mp3. Avec le premier, fini le décompte angoissé des secondes et des minutes pour ne pas dépasser ton forfait Internet ! Il était désormais presque confortable de surfer, et les possibilités de découvrir et interagir augmentaient d’autant. Ce fut pour moi la période des blogues et des forums en ligne, et l’exposition à bien des idées et des expériences nouvelles. Des gens racontaient leur vie sur leur blog ou dans leur forum préféré, et il n’y avait plus qu’à lire pour vivre par procuration. Et pour être aux premières loges quand des empoignades avaient lieu, car forcément, qui dit gens qui discutent dit qui se disputent…

Mais ce n’est pas tout. L’autre média de choix, en ce début des années 2000, c’était le podcast, alias balado pour parler un peu français. Et l’un d’entre eux m’a carrément donné une idée de roman. C’était, je crois, Rationally Speaking, un balado en anglais consacré à la discussion des religions sous l’angle du rationalisme. L’un des épisodes mentionnait au passage le voyage fait par l’impératrice Hélène, mère de Constantin, pour ramener la Vraie Croix de Jérusalem. Quelqu’un utilisait même l’expression « Indiana Jane du IVe siècle » ! Je n’en ai rien fait sur le moment, mais des années plus tard, je suis retombée sur la mention de ce voyage, toujours via un podcast. Cette fois, mon imagination n’a pas voulu rester en repos ; le résultat fut Augusta Helena.

Pour le roman suivant, Internet a encore frappé. Par le biais de Wikipédia, pour changer : ce site a l’excellente habitude de mettre chaque jour quelques articles à la une, soit de particulière qualité, soit parce qu’ils sont insolites… Un jour de 2018, en ouvrant la page, je tombe sur la mention de Marie-Angélique Duchemin, première femme décorée de la légion d’honneur et héroïne des guerres révolutionnaires. Il y avait même une photo, prise vers 1850. La dame n’avait pas l’air commode ! Fascinant. Je me suis aussitôt documenté un peu plus sur cette période foisonnante de notre histoire, et c’était parti ! J’en ai tiré Tous les Accidents, ce que je pourrais appeler mon « roman national ».

Je pourrais donner d’autres exemples, comment, grâce à Internet, j’ai découvert certains bouquins sur l’écriture qui m’ont conduite à faire évoluer ma pratique… Mais on se place alors déjà dans un autre billet de la série, qui s’intitulerait : « (16) Relis Ton Fichu Manuel »…

Comme nous disions du temps d’Usenet. Ce qui boucle la boucle.

Bilan littéraire, bilan hi-tech

Mosaïque romaine : enfant conduisant un char tiré par des oiesLes jeux du mini-cirque (mosaïque d’une villa romaine, Piazza Armerina, Sicile. Via Wikimédia)

On racle le fond de l’an. Qui en reveut ? En attendant un plombier (peut-être nommé Godot…), c’est l’heure des bilans. Très personnel, celui-ci, je préfère laisser à d’autres, plus mordus, les synthèses politico-philosophiques.

Pour moi, 2017 aura été l’année du retour au roman. Et avec une productivité sans précédent ! Une clef est à trouver du côté de la technologie : je suis passée du traitement de texte au logiciel Scrivener, redoutablement efficace. Et puis il y a l’informatique mobile…

Qu’on me permette ici quelques réminiscences. Quand j’étais étudiante, en 1992, j’ai entamé la rédaction de mon premier texte long : un mémoire de DEA, ce qu’on appellerait un mastère aujourd’hui. Texte technique, pour lequel j’avais besoin de nombreuses références en chimie, génétique, archéologie, etc. À l’époque, il fallait chercher parmi les volumes de revues papier à la bibliothèque de la fac. On cherchait les revues dans un index informatisé, du moins pour les publications récentes. Pour les autres (et j’ai eu besoin de citer des articles datant de la fin du XIXe siècle), il y avait les bons vieux registres à fiches de cartons   Certaines publications n’étaient cependant pas disponibles sur place. Parfois il suffisait de se rendre dans une autre fac de la même ville : un article de biochimie pouvait se trouver à la fac des sciences ou à celle de médecine, par exemple. Mais souvent aussi, il fallait commander le numéro via le réseau des bibliothèques universitaires. Cela arrivait au bout d’un certain temps. 

Sautons des dix ans en avant dans le temps : début des années 2000, j’écris mon premier roman. C’est moins technique, mais je suis pointilleuse sur la grammaire et l’orthographe. En plus du traitement de texte, j’ai le petit Robert sur CD-ROM ouvert en permanence. Et j’ai internet pour chercher des informations au besoin.

Jusqu’ici, j’ai travaillé sur des ordinateurs de bureau, plus puissants et plus confortables question écran. Mais si je ne suis pas chez moi, je n’ai pas accès à mon texte. Ou alors il faut jongler avec les disquettes (vous vous souvenez ?) et les chefs USB. Et pour les recherches sur internet, même chose : il faut une connection, un ordinateur.

En 2017, 15 ans après, pour écrire, je suis passée à l’ultra-portable, sans sacrifier l’efficacité. Je peux désormais emporter mon travail en vacances, en weekend, écrire dans le métro si je veux. Et je peux faire mes recherches aussi aisément sur cet ordinateur ou sur mon téléphone, partout où il y a du wifi ou de la 4G.

Il est devenu courant de déplorer l’effet des technologies de l’information sur notre capacité d’attention et de concentration, mais personnellement, j’ai plutôt trouvé ça libérateur : je peux consacrer moins d’énergie cérébrale à organiser mon travail (aller en bibliothèque, chercher dans diverses bases de données, prendre des notes, commander un titre en espérant que c’est bien celui qu’il me faut, transporter mon travail de mon ordi à celui de chez mes parents…) qu’à faire le travail proprement dit

Il y a un apprentissage, forcément. Il faut se donner une discipline – et savoir s’y tenir. Le web est remarquablement efficace pour collecter des données, mais derrière, il faut savoir les organiser. Chance pour moi, le roman en question a une structure simple et sur laquelle je peux greffer au fur et à mesure les éléments glanés. Et c’est là aussi que Scrivener, avec ses outils pour organiser, synthétiser et visionner, peut être d’une grande aide.

Mais avant tout, c’est une logique de projet. Si on a un projet, les petites machines sont là pour être mises au service de ce projet. Si on veut juste passer le temps, elles vous « aideront » pour ça aussi… C’est juste une question de savoir ce qu’on veut.

En tout cas, bonne année, et faites de beaux projets !

Les films français pas téléchargés? À la place de Gaumont et Co., je serais embêtée

Zut, alors! Où va-t-on si nos cinéastes et producteurs nationaux se réjouissent que les internautes s’intéressent si peu aux films du cru qu’ils ne prennent même pas la peine de les télécharger? Et pourtant, c’est ce dont le rapport financier annuel de Gaumont se vante:

« Entre le 15/05 et le 15/12/11, aucun film français téléchargé sur le Web » (Cf. PC INpact)

Bonjour le « rayonnement » de la culture française. Et quid de l’intérêt des artistes – et des entreprises de l’industrie culturelle? On a encore vu ce mois-ci une énième étude montrant un lien entre le « piratage » en ligne et le succès commercial des œuvres. Plus les gens sont curieux à propos d’un nouveau titre, plus ils sont nombreux à chercher à jeter un œil et/ou une oreille dessus, même avant sa sortie. Et de créer le buzz. Et de susciter encore plus de curiosité, donc de clients potentiels… Faut-il continuer?

Détail qui tue: vu que le rapport affirme aussi qu’un internaute flashé par l’Hadopi a commis une « contrefaçon », alors que le délit n’est pas encore avéré, faute de procédure ayant abouti et d’avis des tribunaux… et que de toute façon il s’agirait alors d’un « défaut de sécurisation » de la connexion Internet…

On se dit que ce n’est pas très sérieux, tout ça. Et qu’à la place des actionnaires de Gaumont, Pathé et consorts, on se poserait quelques petites questions.

Juste une idée, comme ça… 😉

#Boiron parviendra-t-il aussi à diluer l’effet Streisand?

Imaginez le topo. Vous êtes une entreprise multinationale [fr] dont les profits ne se portent pas trop mal dans le contexte économique actuel, merci.

Mais un dessin de xkcd marche toujours.

Voilà qu’un blogueur indépendant [en], au sein de la vaste Toile mondiale, critique l’efficacité de votre produit, voire le principe même sur lequel s’appuie votre industrie? Gare à la mauvaise publicité! Vite, vite, envoyez à l’imprudent quelques avocats pour le dissuader!

Sauf que… Ah, mais zut alors, on est sur Internet, et vos menaces contre les fauteurs de mauvaise publicité peuvent rapidement se retourner contre vous, sous forme… de plus encore de mauvaise publicité, sur les réseaux sociaux et dans les moteurs de recherche! Effet Streisand [fr], vous connaissez?

On peut aussi parler d’effet « I am Spartacus! » [fr] si on a des références cinéphiliques.

C’est en tout cas ce que les Laboratoires Boiron devraient découvrir… Car leurs pressions juridiques sur l’auteur de Blogzero [it] sont en train de donner l’occasion à de nombreux médias [it], y compris des poids lourds comme le British Medical Journal [en] (lu par des médecins, des chercheurs, des journalistes scientifiques, des décideurs en matière de santé publique… bref ceux qu’un laboratoire n’a pas envie de s’aliéner), et à divers blogs scientifiques, (comme Science-Based Medecine [en]) de se pencher sur l’affaire… et de répercuter [en] les critiques initiales contre votre business, en plus de pointer du doigt vos tactiques pas très fines [en].

Vous avez dit « oooups »? Ou, en termes plus geekesques, « FAIL »?

P.S. En lumière de ce qui s’est passé la dernière fois que j’ai cité une pseudo-médecine, et pour éviter une énième prise de tête, je préviens aimablement que je me réserve le droit de me gausser bien fort des arguments du premier qui viendra jouer ici la carte du « mais, heuu, il y a aussi des problèmes avec la médecine normale ». Non, faire dérailler une discussion dans tous les sens n’est pas une chose appréciée ici! Pas plus que d’entretenir encore et toujours le genre de confusion mentale [fr] qui ne profite qu’aux charlatans.

Cette fachosphère qui les fascine, farce en trois tweets

Mais non, ce n’est même pas une tragi-comédie. La presse française se penche sur la fachosphère, gasp! Et découvre que ces petits messieurs ne se prennent pas pour de la crotte.

Je ne crois pas que je pourrais faire mieux que reproduire ici cet échange d’hier sur Twitter à propos d’un article du Monde (parmi tant d’autres, soyons justes) à propos des « hussards bruns du ouaibe ». Dont fait partie certaine vieille connaissance… Didier Goux. (Tiens, tiens!)

C’est vrai, au fond. Un lecteur du Monde avait posté en commentaire de l’article: « C’est effarant cette fascination de la presse française pour l’extrême-droite ». Mais quelque part, c’est logique.

Regardez les films de Hitchock. Et James Bond. Star Wars. Harry Potter. Même Walt Disney. Élitistes, les « super-villains » hollywoodiens? Au plus haut niveau. Snobs? Vous reprendrez bien un doigt de whisky pur malt avant d’être jeté dans le bassin à piranhas, hmm? Et qui vomissent 99,9% de l’humanité tout en se contemplant dans le miroir? Par définition.

Moralité: chers éditorialistes, pensez aux bons vieux classiques de la culture populaire, du mélodrame à Hollywood. Vous trouverez la source du plagiat.

Contre le Sarkozistan, un petit Huron… et un gros succès Internet

Il y a un petit livre qui fait des vagues dans la Sarkofrance – ou « Sarkozistan », comme les habitués des éditos de Daniel Schneidermann doivent en avoir l’habitude – et devient mine de rien un succès public malgré le fait qu’il soit publié anonymement et auto-édité grâce à un prestataire uniquement établi sur la place d’Internet, j’ai nommé LePublieur.com.

Mieux: on dirait que les chroniqueurs littéraires en place commencent eux aussi à s’y intéresser! Voir par exemple ce billet de Pierre Assouline sur ces « Souvenirs effarés d’un Huron de retour du Sarkozistan ».

With a little help from my friends… online? Tiens, tiens.

Et il est intéressant qu’un livre qui décortique au scalpel les compromissions, copinages et autres liaisons dangereuses entre pouvoir et médias (sans parler du mélange des genres affaires privées/vie publique, ou intérêts économiques et pouvoir politique…) n’ait pas été publié, par choix de son auteur, chez un éditeur « normal ». Mais que ce soit au réseau, ce seul « ennemi » contre lequel le pouvoir n’ait « pas trouvé de discours convaincant ni de parade efficace » que l’ouvrage ait été confié.

Avec déjà 13000 exemplaires vendus, sans la presse ni les librairies. Vous avez dit alternative? Hmm.

Les libraires de l’Est parisien (et d’ailleurs) nous informent…

Qu’ils sont sur Internet, et qu’on peut commander leurs bouquins directement sur les sites suivants:

Et la livraison? Gratuite, dans le point de vente le plus proche (plus de 300 sur la France pour lalibrairie.com et 9 sur Paris pour librest.com).

Un besoin urgent de littérature? Pas de panique. Prenez d’abord le Net, puis prenez vos bottes…

En passant

The bots? You know, the ones trying to take advantage of the ebook freebies you intend for your fans… C.J. Cherryh, of Closed Circle, reports on her bout of website-cleaning.

Un révélateur nommé #Wikileaks

L’opération de transparence à grande échelle menée par Wikileaks au grand dam des gouvernements de la planète (à commencer par les USA et leurs alliés) n’a pas seulement pour effet de pousser lesdits gouvernements à des accès de peur panique. Elle joue aussi depuis quelques jours le rôle d’un révélateur à forte intensité sur les différents acteurs du Net, qu’il s’agisse de politiciens, d’entreprises ou de médias.

Car la grande bataille pour faire taire Wikileaks a déjà fait des victimes morales:

1) Tous les politiques, depuis Sarah Palin jusqu’à Éric Besson, qui ont réagi avec hystérie, eu recours à des mensonges divers et appelé à des mesures illégales pour contrer les empêcheurs de faire des cachotteries en rond;

2) L’entreprise Amazon, qui a chassé Wikileaks de ses serveurs à la suite de menaces de Joe Liebermann et autres sénateurs US. Prétexte: Wikileaks ne possède pas le copyright sur les textes diffusés…

3) S’y ajoute le service Paypal, tout aussi prompt à céder aux pressions et obtempérer lorsqu’un officiel affirme que quelque chose est illégal. Et de bloquer le compte sur lequel Wikileaks recueillait les dons.

4) Et jusqu’au gestionnaire de noms de domaines EveryDNS qui a supprimé le domaine wikileaks.org à la demande d’un « acteur étatique ».

(Vous avez dit violation des termes du contrat d’utilisation? Hmm?)

D’un autre côté, il y a ceux qui ne s’en laissent pas compter, du moins pour le moment, et qui savent ce que séparation des pouvoirs veut dire.

Quand le ministre Besson a parlé d’empêcher l’hébergement de miroirs du site Wikileaks en France, l’hébergeur OVH, qui loue justement de l’espace serveur pour un de ces miroirs, a préféré se prémunir en saisissant le juge des référés, en déclarant que l’entreprise obéirait à la décision de la justice, mais que ce n’était pas aux politiques de décider de la fermeture d’un site. « C’est comme ça que ça doit marcher dans un pays de droit. »

C’est vrai, quoi.

Au fait, pourquoi tant d’hystérie? On demande bien aux citoyens et citoyennes lambda de s’accoutumer à être sous le regard des caméras de surveillance à chaque coin de rue, à l’installation de mouchards « anti-copie » sur les ordinateurs privés et de se déshabiller (ou presque) pour prendre l’avion. Les mêmes gentils gouvernants nous expliquent que c’est pour notre sécurité, voyez-vous, et que les gens honnêtes n’auraient rien à craindre…

Ils ne croiraient donc pas à leur propre ligne officielle? Comme c’est bizarre. C’est fou ce que cela inspire confiance, ce genre de comportement.

Mais quant à faire taire les activistes de la transparence… Bon courage!

Bref, selon Google himself, le terme « Wikileaks » serait déjà plus fameux que Wikipédia. En parlant de références…

Quelques liens, pour le principe:

Et sur Owni, de quoi réfléchir à l’étape suivante: « Augmentons nos démocraties de quelques lignes de code »