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Mes outils d’écriture : (18) faire passer dans la fiction les détails incroyables mais vrais du monde réel

Il y a parfois, dans l’écriture d’un roman ou d’une autre forme de fiction, un moment où le sujet choisi, ou l’époque où se situe l’histoire, vous oblige à réfléchir à la façon d’introduire des faits qui peuvent sembler incroyables à des gens qui ne seraient pas familiers avec le domaine en question. Bref, comment éviter que l’incrédulité sorte brutalement vos lecteurs et lectrices du texte.

Je vais prendre un exemple dans le roman que j’écris en ce moment, un épisode de la série commencée avec Du sang sur les dunes : cela se passe en Angleterre en 1802, lors d’un bref intermède de paix dans les guerres napoléoniennes, et j’ai découvert au détour de ma documentation que lors des élections de cette année-là, les meetings du parti Whig, les Libéraux, avaient parfois été émaillés de discours révolutionnaires au sens de la Révolution française, avec revendication de « souveraineté du peuple », et que dans certaines villes des Midlands, on avait même chanté la Marseillaise et le Ça ira !

Cela a l’air absurde, en large partie parce que l’Angleterre a gagné la guerre en Europe, et les Conservateurs en Angleterre. On retient la détermination anglaise à combattre la Révolution et Napoléon, on oublie les débats internes qui avaient agité la monarchie anglaise à l’époque. On oublie la repression des mouvements populaires et intellectuels qui auraient pu remettre en cause le statu quo : suffrage censitaire, exclusion des non-anglicans de la vie publique, concentration de la richesse dans les mains de ce qu’on appellerait aujourd’hui le « 1% »… Et c’est sans même parler du mouvement pour l’abolition de l’esclavage, des aspirations des femmes à ne pas être traitées en mineures à vie, ou des tentatives d’indépendance irlandaise.

Mais dans un roman, donner de longues explications sociologiques et politiques n’est pas une option, ou du moins pas dans un roman contemporain. On n’est plus au temps où Hugo et Balzac pouvaient se muer en conférencier pendant quelques pages (ou chapitres…), et vous brosser un tableau détaillé des égouts de Paris ou du fonctionnement d’une imprimerie.

Mais ce qu’on peut faire, c’est mettre en scène les éléments incroyables, pour faire découvrir les choses au public en même temps qu’aux personnages. Voir, c’est croire, et donc donner à voir permet de rendre plus crédible.

On peut raffiner encore : mettre dans la bouche d’un personnage qui est censé s’y connaître les affirmations les plus extraordinaires, en reconnaissant qu’il y a quelque chose de surprenant dans l’affaire. Par exemple dans mon cas, il y a une discussion entre un visiteur français stupéfait et un agent électoral Whig qui prend ça avec la nonchalance qui vient de l’habitude. (Les habitués de TVTropes auront reconnu la technique de l’abat-jour.)

Je me répète, mais c’est vrai : le monde de fantasy ou de science-fiction le plus étrange, c’est le monde réel.

Y avait-il des chirurgiennes au temps de Napoléon, ou comment le passé peut encore nous étonner

Je suis en train d’écrire un roman policier historique situé en Angleterre en 1802, soit au moment d’un bref épisode de paix avec la France, avant la reprise des guerres napoléoniennes. La période est, paradoxalement, peu connue chez nous : il y a beaucoup plus de matériau sur la vie quotidienne de la période victorienne qui suit. Heureusement, les Anglais et les Américains s’y intéressent un peu plus, notamment parce que c’est l’époque de Jane Austen, dont le succès n’est plus à démontrer.

Parmi les livres qui m’ont servi à entrer dans le monde des crimes, des faits-divers et de la justice au tout début du XIXe siècle, il faut citer The Maul and the Pear-Tree: The Ratcliffe Highway Murders, 1811, par T. A. Critchley et P. D. James, paru en 1971. Oui, c’est l’écrivaine de polars bien connue, qui s’essaie ici au genre true crime, en compagnie d’un historien de la police travaillant sur les sources primaires d’époque : procès-verbaux, correspondances, articles de journaux… (Il a été traduit chez nous en 1994 sous le titre Les Meurtres de la Tamise.)

C’est le récit et une tentative d’élucidation d’une affaire de meurtres brutaux dans l’East End miséreux mais en pleine transformation de Londres, à une époque où la Tamise était la grande artère de circulation pour les gens et les marchandises. En marge de l’enquête des magistrats (qui ne se sont pas couverts de gloire ici, il faut l’avouer), on découvre tout un univers humain, grouillant, contrasté : les marins qui débarquent ou disparaissent d’un jour à l’autre, qui perdent leur solde en quelques jours dans les tavernes, au jeu ou avec les filles de joie ; les boutiquiers et taverniers qui fournissent cette clientèle volatile et peu commode ; les traditionnels mais peu fiables veilleurs de nuit, qui seront bientôt discrédités et remplacés par une vraie police, en 1829…

Et puis il y a des détails curieux, mentionnés au passage, mais qui soulèvent plus de questions qu’ils n’en résolvent.

Ainsi, les auteurs reproduisent d’après un procès-verbal la déposition d’un homme qui serait bientôt le principal suspect (très probablement à tort, mais passons.) Il s’agit d’un marin désargenté, qui boîte d’une jambe et cherche un chirurgien pour y faire quelque chose. Comme il l’explique au magistrat qui l’interroge, il est allé ce jour-là chez un chirurgien, mais les tarifs étaient trop élevés pour lui. Alors il est reparti en quête d’une « femme chirurgien » (« female chirurgeon », dans le texte) en espérant que ce serait moins cher.

Ni le compte-rendu d’époque, ni les auteurs du livre ne commentent sur cette mention de femmes pratiquant la chirurgie, ni sur le fait qu’un homme du début du XIXe siècle ne voit rien de bizarre à demander les services de l’une d’elles. Était-ce une réalité quotidienne banale ? Ces « female chirurgeons » étaient-elles des rebouteuses traditionnelles ? Des sages-femmes qui étendaient leur répertoire à d’autres interventions, y compris pour les hommes ? Ou bien des épouses et assistantes de chirurgiens en titre, qui en venaient à voir elles-mêmes des clients ? Une chose est sûre : il n’y avait pas d’études médicales pour elles. (Seules les sages-femmes ont commencé à avoir des écoles professionnelles, du moins en France, vers la fin du XVIIIe siècle.) Mais il y avait manifestement une clientèle pour qui le prix demandé par un chirurgien ordinaire était trop élevé, et qui ne voyait pas d’inconvénients à se confier à une femme à la place. N’ayant pas de diplômes, ni de société professionnelle pour l’appuyer, la « chirurgienne » ne pouvait demander autant que les hommes de l’art.

Un peu mystérieux ! Mais cela apporte de l’eau à mon moulin, ou plutôt à mon roman. Est-ce qu’il y aura une « femme chirurgien » dans l’histoire ? Je ne vais pas rater ça ! Reste à imaginer le contexte précis, la trajectoire humaine qui a conduit à cette situation… Mais justement : c’est ça le travail de la romancière. Imaginer, mettre en scène, mettre de la chair sur les mots.

N. B. Pour ceux que cette période intéresse, je ne peux que recommander aussi What Jane Austen Ate And Charles Dickens Knew, de Daniel Pool, sur l’arrière-plan social et économique des grands romans anglais du XIXe siècle.

Comment écrire un roman avec Internet (mais sans chatbots, merci)

A black and white cat peeking out of a side hole in a white plastic tunnel, with the words: "The internet is a series of tubes. And those tubes are full of cats."

Quand j’ai commencé en 2017 à rédiger mon second roman, Augusta Helena, c’était au départ une idée suggérée par un podcast de la sphère sceptique et rationaliste, où j’ai passé pas mal de temps des années 2005 à 2015 environ. Oui, c’est en écoutant un podcast de l’époque, Reasonable Doubt, que j’ai entendu parler du voyage à Jérusalem d’Hélène, mère de l’empereur Constantin et future Sainte Hélène pour les églises d’Orient et d’Occident. Elle avait alors près de 80 ans, ce qui est beaucoup, surtout dans les années 300 de notre ère, et même si l’historiographie a surtout retenu le récit de la « découverte » de la Vraie Croix (et le coup d’envoi lancé aux pèlerinages), il m’a tout de suite paru évident qu’un tel voyage de la mère du souverain ne pouvait qu’être politique.

Et si je tentais de raconter les aventures de cette « Indiana Jane du IVe siècle » (expression entendu dans le podcast) de façon à coller à la fois à la fois à l’histoire et à la légende ? Comment concilier ce que nous savons réellement sur son itinéraire et son séjour en Orient et la légende qui s’est greffée ensuite dessus ? Un exemple : dans la correspondance de Constantin, il est clair que c’est l’évêque de Jérusalem qui a présenté la Croix à l’empereur, mais les récits chrétiens ultérieurs attribuent la découverte de la relique à Hélène. Comment concilier ces deux points de vue ?

Je me flatte d’y être plutôt bien parvenue. Vous devriez bientôt pouvoir en juger. Les premier tome est en librairie, et le second devrait paraître le mois qui vient.

Autre exemple d’inspiration venue d’internet : Tous les accidents, le roman historique que j’ai écrit ensuite (pas de publication prévue pour celui-là, hélas), est né de la lecture d’un des « Le saviez-vous ? » quotidien de Wikipédia, la mention d’une héroïne des guerres de la Révolution, Marie-Angélique Duchemin, épouse Brûlon, qui a commencé par suivre son mari soldat comme vivandière puis, à sa mort, prit un habit d’homme pour se battre elle aussi. Elle a notamment servi en Corse en 1794 sous les ordres d’un certain Napoléon Bonaparte. L’aventure n’a pas duré longtemps, car elle a été blessée et découverte à cette occasion, mais Marie-Angélique a vécu assez longtemps pour être décorée de la Légion d’Honneur par Napoléon III. Un destin extraordinaire, qui m’a suggéré de raconter moi aussi une histoire de femme en guerre, et des bouleversements en tout genre apportés par la Révolution.

Enfin, la série de romans noirs historiques dans laquelle je me suis lancée en 2020, les aventures du capitaine Dargent, doit beaucoup à un autre podcast, Ken And Robin Talk About Stuff (KARTAS). Les hôtes sont tous deux concepteurs de jeux de rôles, mais leurs émissions hebdomadaires couvrent une variété considérable de sujets, en particulier l’art d’écrire de la fiction. Et c’est là que j’ai entendu parler du concept de héros iconique, selon le terme proposé par Robin D. Laws dans son livre Beating the Story. Un héros, ou personnage, iconique, est un personnage qui peut enchaîner les aventures sans changer lui-même ou elle-même. Au contraire, c’est le personnage iconique qui change le monde, typiquement en redressant les torts. Ce sont des héros et héroïnes détectives, justiciers, défenseurs des faibles. Ils vont de la délicate Miss Marple à l’invulnerable Superman, du cérébral Hercule Poirot à l’impétueuse Wonder Woman.

Concevoir un personnage qui pourrait jouer ce rôle de détective, avec des caractéristiques qui ne changeraient pas alors que le cadre et l’intrigue des romans pourraient varier de façon considérable : voilà un défi stimulant ! Et je me suis rendu compte que j’avais le candidat idéal sous la main : l’un des personnages de Tous les accidents, roman déjà évoqué, un certain Antoine Dargent, dont j’avais esquissé la biographie sans y passer autant de temps que pour ma protagoniste. Lui avait connu des aventures diverses, et même des changements de statut social importants, mais sans bouleversement de son monde intérieur, contrairement à l’héroïne du roman. Bref, une stabilité intérieure dans un monde en mutations, ce qui était prometteur.

Je me suis mise à rédiger un premier roman, qui sera finalement publié en 2021 sous le titre Du sang sur les dunes. Depuis, j’en ai rédigé deux autres, qui devraient trouver un jour ou l’autre le chemin des librairies, si les problèmes de prix de l’énergie, du papier et d’à peu près tout se calment un peu…

Bien entendu, dès que j’ai des informations sûres, je vous en ferai part ici, sur Internet. On y revient toujours.

Pour qui est ce roman ? Aventure, sentiment, Histoire : faut-il choisir ?

Je ne vais pas vous le cacher, je me suis remise à écrire un roman. Encore un roman noir historique, même. Il s’agira du 4e dans la série des aventures d’Antoine Dargent. Excusez du peu.

Mais au fait, à quel public est destiné ce livre ? Roman noir, roman policier, c’est un domaine fort vaste, après tout.

En guise de réponse, une petite anecdote. Courant 2019, alors que j’étais en pleine rédaction de mon roman historique Tous les Accidents, je participais à un groupe d’écriture où chacun lisait et commentait les travaux des autres. L’une des participantes m’a un jour demandé : « Mais dans ce roman, tu t’intéresses plus à la reconstitution historique, ou à la vie des personnages et à leurs relations ? » La réponse que j’ai faite alors, et que je pourrais redire à présent, fut : « Aux deux ! »

J’aime bien les romans historiques pour la plongée qu’ils offrent dans un monde différent, aussi étranger que bien des univers de science-fiction. Et en même temps, c’est un univers qui ne nous est pas tout à fait étranger, puisque nous en sommes issus. Ici, on parle de la France de 1805, quand Napoléon était déjà empereur et entretenait encore le rêve d’envahir l’Angleterre. La Révolution avait accouché d’une étrange monarchie qui ne disait pas son nom, le progrès scientifique était illustré par des inventions telles que le télégraphe optique, la vaccination, la machine à vapeur et les ballons captifs. Mais on continuait de dépendre de la météo pour les récoltes, et la France utilisait sa puissance militaire pour s’enrichir aux dépends de ses voisins, que soient les vaincus ou des alliés (Italie, Espagne, Hollande) à qui on réclame de lourdes contributions. Un monde plein de contrastes, où bien des aventures individuelles sont possibles.

D’un autre côté, j’aime bien suivre le cheminement émotionnel des personnages, les relations qu’ils entretiennent entre eux. Mon héros détective ici n’est pas seul, mais entouré d’amis et anciens camarades, de parents et connaissances… On a toute une petite galaxie d’individus, hommes et femmes, avec chacun leur passé, leurs désirs, leurs objectifs dans la vie ou leurs craintes pour le passé. Des parents s’inquiètent pour la santé de leur enfant, une jeune femme pour celle de son fiancé ; des militaires noirs essayent d’échapper aux mesures discriminatoires de l’Empire ; des armateurs tentent l’aventure en finançant des bateaux corsaires ; une ancienne cantinière conseille les collègues plus jeunes d’après son expérience ; un officier tente de sonder le cœur d’un camarade dont il est épris…

Et bien plus, avec des personnages apparus dans le roman Du sang sur les dunes. Et qu’on pourra retrouver bientôt, j’espère, dans les autres volumes de la série.

Romans historiques : tout ce que je n’ai pas inventé

Couverture de mon roman "Du sang sur les dunes" : détail d'un tableau du 18e siècle montrant des bateaux de pêche près d'une jetée, par gros temps.

Quand je me suis lancée dans l’écriture du roman policier historique Du sang sur les dunes, j’avais en tête l’idée de faire quelque chose sur l’épisode du « camp de Boulogne », le projet chimérique d’invasion de l’Angleterre par Napoléon Bonaparte. Une histoire que l’on connaît peu aujourd’hui dans le grand public, parce qu’elle a échoué, mais qui a mobilisé pendant trois ans des énergies considérables. Mais cela en fait un cadre fascinant pour une intrigue politico-policière !

Ce n’est pas le seul cadeau que la plongée dans la documentation m’a offert. Ce début de 19e siècle était une époque bouillonnante sur le plan des sciences et des techniques, de l’art, de la politique, des mœurs. Je n’ai pas eu à inventer pour mettre en scène par exemple Sophie Blanchard, pionnière de l’aérostation, ou le mariage de la scandaleuse Thérésa Cabarrus avec le prince de Caraman-Chimay.

Je n’ai pas inventé non plus la campagne de vaccination contre la variole, pour laquelle l’Empire mobilisait les sages-femmes autant que les médecins et officiers de santé.

Je n’ai pas inventé les expériences sur le tout premier sous-marin, le Nautilus de Fulton, ni les balbutiements de la navigation à vapeur.

Je n’ai pas inventé les aventuriers européens au service des princes et sultans indiens, l’alliance sans lendemain de la France avec certains de ceux-ci contre les Anglais, ni l’expédition du général Decaen dans l’océan Indien, sans laquelle nous n’aurions peut-être pas aujourd’hui un domaine maritime aussi considérable.

Je n’ai pas inventé non plus la politique brutale de Bonaparte envers les Noirs, même libres et vivant en métropole. On sait qu’il a rétabli l’esclavage aux colonies, mais il y eut aussi l’interdiction aux Noirs et métis de vivre dans la capitale, et la mise à l’écart, dans l’armée, des officiers noirs, dont certains s’étaient pourtant couverts de gloire pendant les guerres de la Révolution, comme le général Dumas… Tout un pan d’Histoire humaine qui ne demande qu’à nourrir des histoires. Et donner à penser.

Au rayon lectures d’été, demandez mes romans noirs historiques

Couverture du roman Du sang sur les dunes : petits bateaux à voile anciens sur une mer grise et houleuse, près d'une jetée.

Juillet est là, et pour deux mois environ, la France met la pédale douce, même ceux qui ne partent pas en vacances cherchent un peu d’évasion. Les lectures dépaysantes sont là pour ça ! Je me permets donc de signaler mes romans noirs historiques, à commencer par Du sang sur les dunes, paru l’an dernier aux Éditions du 81. D’après la 4e de couverture :

« À l’été 1805, le capitaine Antoine Dargent enquête sur la mort mystérieuse d’un ingénieur à Calais, en marge de l’immense armée réunie par Napoléon pour attaquer l’Angleterre. Quand il réalise que les plans de l’ingénieur concernaient un nouveau type d’arme capable de briser la supériorité maritime des Britanniques, il doit rapidement reconstituer les papiers manquants avant d’être lui-même victime d’agents anglais prêts à tout pour tuer dans l’œuf une telle invention… »

Couverture du roman Augusta Helena : une femme portant une couronne et des bijoux de style byzantin, qui tient une grande croix de bois.

Et puis il y a Augusta Helena, mon incursion dans le monde étrange de l’Antiquité tardive, dont le tome 1 est paru en janvier de cette année :

« An 326. L’empereur Constantin vient d’unifier l’Empire après des décennies de guerre civile. Converti, il favorise peu à peu l’Église tout en ménageant l’aristocratie romaine, attachée aux anciens cultes païens. L’aristocrate Lucius Aurelius enquête discrètement sur la disparition récente du populaire prince Crispus, fils aîné de Constantin. Pendant ce temps, la vieille mère de l’empereur, l’impératrice Hélène, reçoit les plaintes de deux religieuses à propos de disparitions inexpliquées dans un couvent possédé par le Malin. Mais c’est la découverte des reliques de la Croix du Christ à Jérusalem qui préoccupe encore plus l’Empire. C’est ainsi qu’Hélène, Lucius et l’évêque Ossius partent ensemble, sous les ordres de Constantin, en direction de l’Orient pour élucider ces mystères. Le cortège impérial devra lutter contre des espions perses, des bandits, des faussaires, des accusations d’hérésie, et même une épidémie de peste dans un roman magnifique où le suspense est à son comble. »

(Nota Bene : la suite est à paraître en septembre. Ce découpage en deux tomes, un peu inhabituel, a été imposé par la taille du manuscrit et le coût prohibitif du papier, en lien avec tous les chocs mondiaux depuis 2020.)

Couverture de Mort d'une Merveilleuse : une femme brune en longue robe blanche flottante et châle brodé, entre des colonnes de marbre.

Enfin, si vous attendez jusqu’au mois d’août, vous pourrez découvrir mon prochain roman : Mort d’une Merveilleuse ! Comme le suggère le titre, on est cette fois sous le Directoire. Bonaparte vient de rentrer d’Italie en pleine gloire, la Révolution tente de se pérenniser en s’embourgeoisant, les royalistes complotent de plus belle, des femmes audacieuses libèrent leurs corps et leur mode de vie en imitant ce qu’on imagine être le costume antique… L’une de de ces Merveilleuses, comme on disait ironiquement, est assassinée dans l’immeuble où Antoine Dargent séjourne pour un congé à Paris bien gagné, et c’en est fini pour lui du calme et de la tranquillité : il va falloir tirer ça au clair !

Pour savoir la suite, rendez-vous le 19 août dans votre librairie, physique ou en ligne, favorite.

« Du sang sur les dunes », un roman et un vrai cadeau (oui, la fin de l’année approche)

Du sang sur les dunes, polar historique signé Irène Delse, paru le 20 août 2021 aux éditions du 81 (ISBN 978-2-915-54373-5)

« À l’été 1805, le capitaine Antoine Dargent enquête sur la mort mystérieuse d’un ingénieur à Calais, en marge de l’immense armée réunie par Napoléon pour attaquer l’Angleterre. Quand il réalise que les plans de l’ingénieur concernaient un nouveau type d’arme capable de briser la supériorité maritime des Britanniques, il doit rapidement reconstituer les papiers manquants avant d’être lui-même victime d’agents anglais prêts à tout pour tuer dans l’œuf une telle invention… »

C’est la 4e de couverture de mon roman Du sang sur les dunes, un polar historique qui devrait faire rêver même des gens qui connaissent bien la période, car tous les éléments sont vrais… C’est juste leur rapprochement qui relève de la fiction. Je n’en dis pas plus, on verra que le sort de la France sous ce 1er Empire déjà mondialisé se décidait parfois très loin de nos côtes, et que la rivalité technologique n’était pas moins rude que celle sur les champs de bataille. On peut en sourire aujourd’hui, vu les liens d’amitié liés depuis avec les Britanniques (au Brexit près), mais en 1805, l’ennemi numéro un était toujours la « perfide Albion », et sa puissance fascinait autant qu’elle agaçait. Et l’Empire de Napoléon inquiétait lui aussi déjà pas mal de monde.

Un roman à dépayser, donc, que je m’étais bien amusée à écrire. Et si on y trouve des échos de problèmes actuels, ou plutôt éternels (préjugés racistes, confiance ou non dans la vaccination, lanceurs d’alerte qu’on n’écoute pas…), eh bien, ce n’est pas du tout involontaire.

Où le trouver ? Dans toutes les bonnes librairies ou grandes surfaces culturelles : Fnac, Cultura, Gibert Joseph (celui de St-Michel et à Barbès)… Et bien sûr les librairies du groupe Furet du Nord, pour qui c’est un sujet d’intérêt régional.

« Du sang sur les dunes », et 240 pages de vacances en plus

Du sang sur les dunes, polar historique signé Irène Delse, paru le 20 août 2021 aux éditions du 81 (ISBN 978-2-915-54373-5)

« À l’été 1805, le capitaine Antoine Dargent enquête sur la mort mystérieuse d’un ingénieur à Calais, en marge de l’immense armée réunie par Napoléon pour attaquer l’Angleterre. Quand il réalise que les plans de l’ingénieur concernaient un nouveau type d’arme capable de briser la supériorité maritime des Britanniques, il doit rapidement reconstituer les papiers manquants avant d’être lui-même victime d’agents anglais prêts à tout pour tuer dans l’œuf une telle invention… »

C’est la 4e de couverture de mon roman Du sang sur les dunes, un polar historique qui devrait faire rêver même des gens qui connaissent bien la période, car tous les éléments sont vrais… C’est juste leur rapprochement qui relève de la fiction. Je n’en dis pas plus, on verra que le sort de la France sous ce 1er Empire déjà mondialisé se décidait parfois très loin de nos côtes, et que la rivalité technologique n’était pas moins rude que celle sur les champs de bataille. On peut en sourire aujourd’hui, vu les liens d’amitié liés depuis avec les Britanniques (au Brexit près), mais en 1805, l’ennemi numéro un était toujours la « perfide Albion », et sa puissance fascinait autant qu’elle agaçait. Et l’Empire de Napoléon inquiétait lui aussi déjà pas mal de monde.

Un roman à dépayser, donc, que je m’étais bien amusée à écrire. Et si on y trouve des échos de problèmes actuels, ou plutôt éternels (préjugés racistes, confiance ou non dans la vaccination, lanceurs d’alerte qu’on n’écoute pas…), eh bien, ce n’est pas du tout involontaire.

Où le trouver ? Le livre est référencé par la base nationale des libraires, on devrait donc pouvoir le commander dans toutes les librairies ou grandes surfaces culturelles, mais j’ai pu voir qu’il est déjà en stock dans plusieurs Fnac et Cultura, et chez Gibert Joseph (celui de St-Michel et à Barbès)

P. S. Les librairies du groupe Furet du Nord aussi l’ont quasi toutes en rayon, c’est sympa. Et c’est logique.

Dernières réflexions avant publication

Couverture du roman "Du sang sur les dunes" : tableau de Turner "La jetée de Calais", petits bateaux approchant du port secoués par gros temps.
Qui est prêt pour embarquer ?

Cela se rapproche. Dans une semaine, le 20/08/2021, paraîtra mon premier roman policier, Du sang sur les dunes, aux éditions du 81. Je peux avouer que je suis sur les charbons ardents. Mais c’est bon aussi de prendre un moment pour réfléchir à ce que cela a représenté pour moi de l’écrire.

D’abord, c’était une expérience. Au printemps 2020, comme le premier confinement de terminait, je venais de terminer L’interprète, une novelette de science-fiction pour l’éditeur en ligne Rocambole, et je ressentais le besoin de me changer les idées. Je n’avais pas de plans : après deux romans historiques écrits d’affilée, mais qui n’avaient pas trouvé preneur dans l’édition, je le suis dit qu’il serait bon de changer d’optique. Après tout, d’après ce que j’avais pu voir en librairie, les romans historiques ne sont plus très en vogue, à moins de mettre en scène une ultra-célébrité comme Napoléon ou Marie-Antoinette. En revanche, s’il y a un type de bouquin dont la popularité ne se dément pas, c’est bien le roman policier. Et si je jouais sur les deux tableaux ? Cela me permettrait de reprendre certains éléments explorés mais pas épuisés pendant l’écriture du précédent roman…

Et c’est l’autre motivation qui m’a poussée à écrire : le désir de me replonger un peu dans l’univers de Tous les accidents, un roman où je suis les aventures d’un groupe de volontaires de la Révolution, et au-delà jusqu’à l’Empire et sa chute. Désir de retrouver les personnages, de fouiller un peu leurs relations… Déjà, après avoir terminé le roman fin 2019, j’avais commencé à noter des épisodes possibles, des portraits de l’un ou de l’autre, des bouts de dialogue, etc. Je ne savais pas ce que j’en ferais, mais un jour, qui sait ?

Puis il y a eu la lecture de Beating the Story, de Robin D. Laws, dont j’ai déjà dit beaucoup de bien ici, qui m’a fait découvrir le concept de héros iconique : le héros ou héroïne de fiction populaire qui ne change pas d’une aventure à l’autre, à la façon de Sherlock Holmes ou Miss Marple, mais qui réitère chaque fois son son ethos iconique, sa méthode et son style personnel, si on veut, pour combattre les forces du chaos.

Or, n’avais-je pas un héros iconique sous la main dans l’un des personnages secondaires de Tous les accidents ? Un certain Antoine Dargent, un des trois protagonistes des ce roman, faisait une figure idéale : peu d’attaches, pas mal de mystère, une carrière qui le conduit à voyager beaucoup et interagir avec des gens de tous milieux et origines… Restait à adapter cet aventurier, militaire au départ, à un récit policier. Rien de bien difficile, surtout si on imagine un meurtre parmi des militaires, auquel notre héros se trouverait tout naturellement mêlé.

Avec l’étrange année 2020, et une période de confinement sans possibilité de télétravail, j’ai eu l’opportunité de faire cette expérience. Le 1er juin, j’ai débuté la rédaction, après avoir consacré tout le mois de mai aux recherches sur le cadre historique, depuis la mode sous l’Empire jusqu’à la différence entre les tactiques navales de la France et de l’Angleterre. (Sans surprise, c’est cette dernière qui tenait le bon bout.) Tout cela pour fournir de la matière, de la couleur, bref de la vie au récit. Et cela s’est très bien passé. J’ai terminé le premier jet fin août, révisé et corrigé dans la foulée, et fait les envois aux éditeurs sans attendre. Battre le fer tant qu’il est chaud, tout ça.

La suite de l’histoire est simple. Quelques mois plus tard, courriel d’acceptation des éditions du 81 ! Oui, le bouquin allait voir le jour, et probablement toute la série que j’avais commencé à planifier, avec d’autres aventures pour notre héros iconique et donc récurrent. J’ai déjà terminé la rédaction d’un deuxième épisode (situé à Paris sous le Directoire) et je suis en plein dans la rédaction d’un troisième (cette fois à Amsterdam en 1795). On conviendra que je ne cherche pas à laisser refroidir l’ouvrage.

Pour qui est ce roman ? « Du sang sur les dunes » bientôt disponible

Temps houleux, propice à l’aventure…

(Mise à jour du 20/08/2021 : ça y est, l’objet est arrivé en librairies ! Champagne !)

(Mise à jour du 13/08/2021 : La publication est désormais prévue au 20/08/2021. On croise les doigts !)

(Mise à jour du 12/07/2021 : il y a eu un problème chez l’imprimeur, et je ne sais pas quand aura lieu la sortie du bouquin. Désolée. Je vous tiendrai au courant dès qu’il y a du nouveau.)

Oui, je parle de mon roman policier historique, à paraître début juillet aux éditions du 81. Et cela se précise. La page Amazon du bouquin offre maintenant la précommande (en se trompant bizarrement sur la date, ça ne fait pas très sérieux). Cultura se débrouille mieux, ainsi que Gibert. Et de toute façon, il devrait très bientôt être physiquement en librairies, ça ne devrait plus tarder à présent.

Mais au fait, à quel public est destiné ce livre ? Roman policier, c’est un domaine fort vaste, après tout.

En guise de réponse, une petite anecdote. Courant 2019, alors que j’étais en pleine rédaction de mon roman historique Tous les Accidents, je participais à un groupe d’écriture où chacun lisait et commentait les travaux des autres. L’une des participantes m’a un jour demandé : « Mais dans ce roman, tu t’intéresses à la reconstitution historique ou à la vie des personnages et à leurs relations ? » La réponse que j’ai faite alors, et que je pourrais redire à présent, était : « Aux deux ! »

J’aime bien les romans historiques pour la plongée qu’ils offrent dans un monde différent, aussi étranger que bien des univers de science-fiction. Et en même temps, c’est un univers qui ne nous est pas tout à fait étranger, puisque nous en sommes issus. Ici, on parle de la France de 1805, quand Napoléon était déjà empereur et entretenait encore le rêve d’envahir l’Angleterre. La Révolution avait accouché d’une étrange monarchie qui ne disait pas son nom, le progrès scientifique était illustré par des inventions telles que le télégraphe optique, la vaccination, la machine à vapeur et les ballons captifs. Mais on continuait de dépendre de la météo pour les récoltes, et la France utilisait sa puissance militaire pour s’enrichir aux dépends de ses voisins, que soient les vaincus ou des alliés (Italie, Espagne, Hollande) à qui on réclame de lourdes contributions. Un monde plein de contrastes, où bien des aventures individuelles sont possibles.

D’un autre côté, j’aime bien suivre le cheminement émotionnel des personnages, les relations qu’ils entretiennent entre eux. Mon héros détective ici n’est pas seul, mais entouré d’amis et anciens camarades, de parents et connaissances… On a toute une petite galaxie d’individus, hommes et femmes, avec chacun leur passé, leurs désirs, leurs objectifs dans la vie ou leurs craintes pour le passé. Des parents s’inquiètent pour la santé de leur enfant, une jeune femme pour celle de son fiancé ; des militaires noirs essayent d’échapper aux mesures discriminatoires de l’Empire ; des armateurs tentent l’aventure en finançant des bateaux corsaires ; une ancienne cantinière conseille les collègues plus jeunes d’après son expérience ; un officier tente de sonder le cœur d’un camarade dont il est épris…

Et bien plus, à découvrir dans le roman Du sang dans les dunes. Dans toutes les bonnes librairies, etc.

(Aussi publié sur mon Substack.)