Archives mensuelles : novembre 2012

Contre les violences faites aux femmes, apporter sa contribution, au quotidien

Je ne me sens pas l’obligation de bloguer tous les jours, ni sur tous les sujets qui font l’actu (ou ce qu’on appelle ainsi), mais celui-là a pour moi une résonance particulière. Non pas directement – j’ai cette chance ! – mais pour avoir suivi et accompagné pendant plusieurs mois le parcours une amie confrontée à des violences dans son couple.

Chose particulièrement insidieuse, cela n’est pas venu tout de go, mais c’est une situation qui s’est installée peu à peu, d’abord par du dénigrement occasionnel, puis de plus en plus fréquent, minant la confiance en soi de cette femme ; puis cela a tourné aux insultes, aux menaces, enfin aux coups. Un cas classique « d’emprise », pour citer le terme choisi par Marie-France Hirigoyen. Cette amie a pu s’en sortir avec un minimum de dégâts, entre autres, parce qu’il y a eu des gens pour l’écouter et l’aider au moment où elle en avait besoin. Pour être là, à l’écoute, quand elle était saisie de peur ou de doute. Pour l’aider sur le plan pratique aussi : garder un enfant pendant qu’elle allait faire des démarches, etc.

Ceux et celles qui ont dans leur entourage une personne confrontée à la violence dans le couple, ou dans la famille, comprendront sans doute : pour la victime, il est souvent difficile de juste mettre des mots sur ce qui se passe. D’où l’importance pour les proches, les amis, d’être vigilant ; d’être à l’écoute, sans juger ; d’être disponible aussi.

Je me souviens qu’en fréquentant ce couple,  j’avais senti vaguement que quelque chose n’allait pas, même avant que cette amie commence à s’en ouvrir. Je n’avais pas voulu la pousser, ni m’immiscer dans sa vie (sachant combien cela peut être difficile quand le danger vient de la sphère intime)… J’avais seulement dit : « si tu as besoin de moi, pour parler ou pour un service, je suis là ». Quelques semaines après, le téléphone sonnait.

Logo orange et bleu de la "journée orange" des Nations unies

Tous les 25 du mois, une piqûre de rappel avec les Nations Unies

Alors, oui, il y a des échéances annuelles, comme la Journée internationale pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes parrainée par les Nations Unies. Il y aura aussi des journées de sensibilisation tous les 25 du mois avec la « journée orange » (Orange Day… bizarre, ils n’ont pas peur de confusion en Irlande du Nord, apparemment).

Et chez nous en France, ce 25 novembre, le président Hollande, qui visitait un centre d’hébergement en compagnie de Najat Vallaud-Belkacem, la ministre des droits des femmes, a annoncé un plan global pour les femmes victimes de violences.

Bonne surprise : à peu près tous les points sur la liste de mesures prévues entrent en résonance avec mon vécu. Prévention et éducation dès l’école, formations spécifiques pour les intervenants (force de l’ordre, justice, santé…), hébergements d’urgence et appartements réservés dans les logements sociaux, procédures plus rapides et suivies d’effets….

On verra à l’usage, bien sûr. Deux points qui pêchent particulièrement en France, le logement et les procédures judiciaires. Le premier : on connaît la pénurie ; dans le cas d’une femme qui veut se soustraire à l’emprise d’un homme violent, voire d’un milieu familial ou d’un quartier délétère, n’avoir nulle part où aller, pas de visibilité sur l’avenir, c’est un grave frein pratique et psychologique. Il y a des centres d’hébergement d’urgence, mais pour celles qui essaient de rebondir après, d’avoir une vie « normale », le manque est cruel.

Pareil pour le manque de compréhension encore trop souvent rencontré au niveau des autorités judiciaires ou de la police, sans parler de la lourdeur des procédures et du manque de protection dont souffrent celles qui ont porté plainte mais dont l’affaire n’est pas encore jugée. (On l’a vu dans ce triste procès des viols collectifs à Fontenay-sous-Bois…)

Dans le cas dont je peux témoigner, cette amie m’a raconté avoir été heureusement surprise de l’attitude des divers policiers et policières qui ont recueilli ses déclarations (dans un commissariat parisien) : écoute attentive, par des gens courtois et bien au courant des développements de la législation (le délit de violences psychologiques a été inscrit au Code pénal en 2010 par exemple). Mais elle a quand même dû changer d’avocat parce que le premier (ou plutôt la première, hé oui !) ne concevait manifestement pas la situation que représente l’emprise dans le couple et les problèmes particuliers que cela pose.

Et sans vouloir me vanter, là aussi j’ai pu aider cette amie : geeke chevronnée, je peux répondre présente à la demande « dis, toi qui t’y connais en recherches sur internet, tu ne pourrais pas m’aider… » à consulter l’annuaire du barreau de Paris ou à vérifier ce que dis la loi sur tel et tel point !

Le #RUMP dans l’histoire : bégaiement ou prémonition ?

Ne dites plus que François Fillon est de l’UMP, il est parti avec ses petits camarades créer le R-UMP, abréviation de Rassemblement-UMP – oui, oui, malgré toutes ces divisions – mais aussitôt rebaptisé dans un grand éclat de rire le « RUMP« … Et comme nous le rappelle aimablement @GallicaBnF, il  y a même un précédent historique :

"RUMP, en anglais croupion, surnom par lequel les Anglais désignèrent les débris du parlement de Cromwell... il ne dura qu'un an et fut dissout violemment"

Extrait de L’Encyclopédie du 19e siècle, consultation sur Gallica.bnf.fr

Plus près de nous, François Mitterand utilisa cette expression de « parlement croupion » dans son livre Le Coup d’État permanent, pour désigner celui qui obligea le général de Gaulle à se retirer à Colombey, sous la IVe République.

Bref, pas seulement une histoire de fesses… À moins que l’on n’invite Mme Stallone mère pour lire l’avenir de ce nouveau parti dans la « rumpologie » ?

Boris Strougatski, après Arcadi, à jamais dans les étoiles

C’était pour moi un nom exotique sur une couverture, l’une des deux unités d’un duo de frères vivant et publiant en Union soviétique des années 60 à 80, souvent en rusant avec la censure, en marge de leurs métiers respectifs de traducteur de japonais et de chercheur scientifique… Voilà à peu près tout ce que l’on pouvait glaner sur la 4e de couverture ou la présentation de l’éditeur d’un livre d’Arcadi et Boris Strougatski.

Couverture : "Il est difficile d'être un dieu", par Arcadi et Boris Strougatski, éditions Denoël, coll. Lunes d'encre

Cheez Denoël, coll. Lunes d’encre, une réédition révisée bien méritée

Ils font partie des auteurs qui ont marqué ma jeunesse, parce qu’ils figuraient dans la bibliothèque assez éclectique de mon père (lui-même amateur de science-fiction et de fantastique) et venaient avec de chaudes recommandations de sa part. J’avais lu très tôt la traduction (hélas écourtée) de Il est difficile d’être un dieu dans Présences du Futur, un des grands romans politiques de la SF. Et puis l’insolite Le Lundi commence le samedi, qui à la SF mêle le merveilleux des contes populaires russes ; et plus récemment La Seconde invasion des Martiens, un court roman férocement drôle et désespéré, qui accomplit le tour de force d’être à la fois une satire d’un système bureaucratique à la soviétique, et d’un monde capitaliste où l’argent est roi.

Il y a aussi les textes découverts grâce à quelques merveilleux bénévoles du fanzine Antarès, dans les années 80, comme ce « Tentative de fuite », où là aussi, sous une apparente utopie collectiviste, se cache une dénonciation de la déshumanisation de l’homme par l’homme.

Et c’est l’émotion, soudain, en apprenant la mort de Boris Strougatski le 19 novembre 2012, à l’âge de 79 ans.

J’avoue que j’ignorais que son frère, Arcadi, était décédé depuis 1991 ; ni que le vieil auteur de SF avait continué d’être publiquement actif à plus de 70 ans, critiquant les dérives autoritaires conservatrices du régime de Poutine, et défendant notamment le collectif féministe Pussy Riot

C’est un grand monsieur qui nous quitte, et toute la SF mondiale qui perd un autre morceau vivant de son histoire.

Que risquerait un édile refusant d’appliquer une loi sur le mariage pour tous ?

Le président de la République n’est pas très prudent. Voilà-t-il pas qu’au lieu de rappeler, devant l’Association des Maires de France, que les élus de la République sont tenus de remplir leurs devoir sans discrimination de race, religion, sexe ou orientation sexuelle (un minimum, dans une démocratie moderne…), il propose à ceux qui ont des « problèmes de conscience » au sujet du mariage de personnes de même sexe de déléguer ça à un de leurs adjoints, exceptionnellement…

Juste auparavant, à 17h32, le discours élyséen comportait pourtant cette phrase :

Loi molle et République à géométrie variable ?

Ou, comme l’interprète en strict droit Maître Eolas, « simple rappel de la loi » en la matière ?

Capture d'écran : fil Twitter de @Maitre_Eolas

La loi est claire, même si elle est évidemment plus facile à appliquer à Paris qu’à Trifouilly-lès-Andouillettes… C’est ça aussi, la France.

En bref, le maire ou l’adjoint peut refuser sous différents prétextes de célébrer une union, quitte à laisser cela à un fonctionnaire municipal qui, n’étant qu’employé et non élu, n’a pas le choix en la matière. Le couple est marié, la municipalité n’est pas hors la loi et les consciences à la tendresse de petit pois sont sauves.

Cela fait penser à feu Baudouin, roi des Belges, qui avait « abdiqué » de facto pour une durée de 36 heures, afin de s’éviter de parapher une loi dépénalisant l’IVG… C’était il y a plus de vingt ans.

Il faudrait tout de même rappeler à ces messieurs-dames que leurs administré(e)s risquent de l’avoir mauvaise, s’ils font un peu trop blocage de la dernière heure pour une réforme qui devient de moins en moins révolutionnaire en ce 21e siècle où plusieurs pays européens (dont l’Espagne, pourtant monarchie catholique) ont déjà légalisé le mariage civil des personnes de même sexe, plus le Canada, l’Argentine, l’Afrique du Sud et plusieurs États des USA et du Mexique…

Et aussi que la liberté ne va pas sans responsabilité. La maire de Montauban, Brigitte Barège, peut en témoigner, elle qui avait été condamnée en juillet 2011 pour avoir empêché le mariage d’un couple franco-tunisien de sa commune. Verdict : obligation à la municipalité de célébrer l’union, plus dommages et intérêts.

On pourrait aussi demander son avis à Noël Mamère, qui avait, lui, célébré l’union de deux hommes en 2004 en sa qualité de maire de Bègles (Gironde) alors que ce n’était pas prévu par la loi… mais en profitant du fait que le Code civil ne spécifiait pas le sexe que devaient avoir les époux. Le TGI de Bordeaux avait cependant annulé le mariage au motif que le Code employait tout de même les mots « mari » et « femme », ce qui implique une différence de genre. Les Cours d’appel, puis de cassation, ont confirmé ce verdict.

Entre parenthèses, cela donne raison au site lemariagepourtous.info, qui explique qu’on peut très bien modifier le Code civil, la preuve, cela a déjà été fait à plusieurs reprises…

Ces « cas de conscience » des élus sont donc loin d’être de pures affaires personnelles : elles engagent la municipalité ; et celle-ci, en cas de manquement à la loi, en supporte les risques. On verra donc quelles priorités les maires feront passer en premier. En toute conscience.

Un baiser aussi pour les garçons

Allez, avouez que le fameux « baiser de Marseille » n’a pas fait plaisir qu’aux lesbiennes… ni celui, télévisé, entre Audrey Pulvar et Enora Mala ! Comme le fait remarquer @scolastik sur le blog Féminismes, c’est toujours plus facile de faire passer le baiser de deux filles dans les médias grands publics. (Comme par hasard, l’animateur de l’émission Touche pas à mon poste, qui avait d’abord proposé de refaire les deux unes des Inrocks sur les baisers entre 2 filles ou 2 garçons, a finalement « annulé » celle avec les mecs et gardé uniquement les nanas… Vous avez dit « sexploitation » ?)

Allons, allons, pensons à nos amis les hommes ! Et pour eux, je reposte ici un classique qui fera aussi chaud au cœur des geeks de tous sexe, âge et orientation sexuelle : le baiser surprise de David Tennant à John Barrowman lors de la convention Comic Con 2009 !

Photo : David Tennant embrasse John Barrowman sur la bouche

Doctor Who et Captain Jack Harkness in « Epic kiss! »

Et pour voir ou revoir toute la scène, on peut aller sur YouTube regarder toute la scène… ou juste l’instant crucial. (Attention le son ! Comme on peut s’y attendre, la réaction des fans est lourde en décibels.)

Voilà, voilà. Un petit bisou bien gentil, en tout bien tout honneur. Et pas de discrimination sur les internets. 😉

Dear Guardian: That was a very silly article you did on Bugarach (and no, there’s no Mayan prophecy)

From time to time, even a respected press outlet gets in on the 2012-en-of-the-world bandwagon. This time, it’s Britain’s The Guardian, with the breathless title: « Bugarach: the French village destined to survive the Mayan apocalypse ».

Article by Angelique Chrisafis, The Guardian’s Paris correspondant

The content of the article is quite disingenuous, with statements like:

« According to a prophecy/internet rumour, which no one has ever quite got to the bottom of, an ancient Mayan calendar has predicted the end of the world will happen on the night of 21 December 2012, and only one place on earth will be saved: the sleepy village of Bugarach. »

Actually, we know quite well what’s going on. There’s even a whole Wikipedia webpage devoted to « The 2012 phenomenon », with discussion of the ancient Mayan calendar (no, NOT a prophecy) which was wrongly interpreted as showing an « end » to their time counting… just like our yearly calendars end on the 31st December, only to start again on January 1st of the year after that!

There’s also a Wikipedia page for Bugarach, with a mention of the cult settlements who gave rise to some serious concern here in France… but Ms Chrisafis’s article doesn’t tell us much more than what is already on the free encyclopedia, or in the various articles it links to.

As for the people of Bugarach, they have good reasons to be a bit wary of their celebrity among occultists, New Agers… and the world’s media. The Guardian‘s article acknowledges this, with what looks like unintentional humour (or perhaps is it faint sneer?):

« The oddity is that tourist bookings this year seem to be down slightly, not up. The usual walkers, eco-tourists and people coming for spiritual retreats seemed put off by news crews doing lives-to-camera on armageddon. »

Odd, indeed, to avoid a media circus when you just are looking for a place to enjoy nature in peace, far from the madding crowd…

Must be something special with the French, whom our dear British neighbours love to look down on, and scrutinize as if they were from another species.

La Tribune de Genève, avec un de mes tweets dedans

Authentique ! Et mini-moment de gonflage d’ego, bien sûr… 😉

Capture d'écran Twitter avec le hashtag #UMPlosion

Capture d’écran Twitter vers 16h, à Paris comme à Genève

« Duel Fillon-Copé : Sur Twitter, même la droite se moque de l’UMP » (Hé oui, c’est leur titre, pas le mien !)

En tout cas, à l’heure où je poste ce billet, toujours pas de fumée blanche…

Le maire de Bugarach en a un peu marre de ces histoires de fin du monde

Imaginez : une commune de 200 habitants, au près d’une petite montagne culminant à 1230 mètres, quelque part dans le sud de la France… mais célèbre un peu partout sur la planète comme présumé refuge contre la présumée fin du monde !

Photo : Bugarach, vue générale depuis le pic

Vous avez le bonjour de Bugarach (Aude), l’épicentre du « magnétisme positif » !

Du moins selon certains auteurs New Age et leurs fans… Les Bugarachois, eux, ne seraient pas contre l’afflux de touristes, la vente de souvenirs et autres, mais à un moment, trop, c’est trop. Le maire de Bugarach met en garde contre les casse-cous (l’alpinisme, ça ne s’improvise pas) ainsi que les profiteurs inventifs mais malhonnêtes qui vendent des cailloux du pic « authentiques » sur Internet.

Et s’il y a des drames, qui sera responsable ? D’autant qu’en plus des possibilités d’accident sur le pic, ou d’apocalypse organisée chez un groupe sectaire (« transition », paraît-il…),  il y a un lac (les baptêmes ésotériques ne mettent pas à l’abri de la noyade), plus un réseau de cavernes karstiques où peuvent se perdre mystiques et simples curieux.

Ajoutons au bouillon des histoires de trésor cathare enfoui, des rumeurs d’Arche d’Alliance (quoi, elle n’a pas déjà été trouvée par Indiana Jones ?) et d’activité OVNI (si c’est non identifié, comment on fait pour conclure qu’ils sont extraterrestres…) plus tout le roman sur la fin-du-monde-2012-prédite-par-les-Mayas… ou pas, vu qu’on trouve aussi dans leurs inscriptions des dates postérieures au 21 décembre. Ah zut. Et l’astronomie non plus n’a pas le bon goût de coopérer : pas de nouvelle planète en vue, de trou noir, de supernova, rien de rien.

Ça n’empêche pas les télés et autres de venir hanter le site. Il faut croire que Canal+ a dû déplacer beaucoup d’air (et espérer beaucoup des ventes du documentaires tourné à Bugarach) pour offrir aux habitants un an d’abonnement gratuit…

Touche pas à mon #Hobbit ! (et surtout à mon Trade Mark)

Quand Nicolas Gary, d’ActuaLitté, publie un billet que j’aurais aimé faire… ma foi, il n’y a plus qu’à le citer !

Image : crâne de l'homme de Florès (Homo floresiensis)

Homo floresiensis (the « Hobbit »), posté sur Flickr par Ryan Somma

La Terre du Milieu n’est donc pas épargnée par le #CopyrightMadness. (Ou, en l’occurence, le #TradeMarkMadness…) Certains pourraient arguer que Brent Alloway, le chercheur néo-zélandais qui voulait titrer sa conférence sur la découverte et les implications de Homo floresiensis « The Other Hobbit » (en référence à ce petit film qui va sortir, vous savez, incessamment sous peu, ahem…) aurait un peu caressé les moustaches du tigre : n’était-ce pas vouloir profiter de la notoriété de l’œuvre de Tolkien, et de la proximité de la sortie du blockbuster annoncé ?

Comme beaucoup de monde, sans doute… Et avait-il demandé l’autorisation à Tolkien Estates (les héritiers de J.R.R. Tolkien), au moins ?

Mais voilà, ceux-ci assurent qu’ils n’y sont pour rien, et que ce sont les détenteurs des droits d’adaptation au cinéma et sur divers produits dérivés, Saul Zaentz Company/Middle Earth Enterprises, qui ont mis le holà. Car ils sont propriétaire de la marque déposée Hobbit™. Ben voyons.

Ah, ces chers (très chers) « ayant-droits »…

On se demande pourquoi ils réagissent maintenant, et pas en 2004, lors de la publication de la découverte de cet Homme de Florès, alors que la communauté scientifique et les médias avaient déjà largement commencé à utiliser le mot « Hobbit » de façon informelle pour parler de ce nouveau mais minuscule cousin d’Homo sapiens. Un lien avec le fait que le film n’était pas alors d’actualité et que les ayant-droits étaient alors occupés à récolter les dividendes de la trilogie de films tirés du Seigneur des Anneaux ? Tss, tss, quel mauvais esprit.

Cela dit, tout de même… Ne serait-il pas possible de plaider le « fair use » ? Un usage raisonnable, ici éducatif et non commercial puisqu’il s’agissait d’une conférence gratuite de vulgarisation scientifique ?

Gageons que les avocats spécialisés vont encore longtemps en débattre.

Pour revenir à J.R.R. Tolkien, l’auteur, il me revient qu’il avait été confronté lui-même au piratage au début des années 1960, quand Donald A. Wolheim, auteur et éditeur américain bien connu du milieu de la SF (mais pas toujours très scrupuleux…) avait carrément sorti une édition de poche non autorisée, sans payer de droits d’auteur. Tout cela en s’appuyant sur l’absence (du moins selon son interprétation) de copyright sur l’œuvre aux États-Unis. Oups.

S’ensuivit bien sûr un procès entre les représentants légaux de Tolkien et Ace Books, l’éditeur indélicat… mais ce ne fut pas forcément l’élément déterminant qui fit plier Ace Books : la correspondance de Tolkien avec ses fans, des deux côtés de l’Atlantique, servit rapidement de déclencheur à une campagne desdits fans pour amener Ace à respecter les droits (et pas seulement financiers) de l’auteur. En fin de compte, Ace retira son édition et versa à Tolkien une somme symbolique, après quoi un autre éditeur devint acquéreur du droit d’éditer en poche une œuvre pour laquelle la demande aux States avait été plus que prouvée.

Une expérience précoce, bien antérieure au Net, de « DRM social », en somme !

P.S. J’avais déjà rédigé le billet avant de tomber sur un tweet de @trakr_stellaire qui rappelle qu’il existe aussi un gène nommé HOBBIT par ses découvreurs, qui joue un rôle dans le développement embryonnaire… Sans doute est-ce trop technique pour attirer l’attention du grand public. D’où le passage largement en-dessous du radar des ayant-droits !

Oscillokézaco : quand Google me demande des trucs bizarres…

J’ai testé pour vous… le virus qui cause ces satanées angines un peu partout en région parisienne ; et je peux confirmer : c’est une belle saleté. Deux jours que je n’ai plus de voix… Grrr. Et ne me parlez pas des médicaments dé-remboursés !

Illustration médicale : anatomie de la bouche

Anatomie de la bouche, par Duncan Kenneth Winter (Otis Archives, sur Flickr, Creative Commons)

Et cela n’aide pas quand Google me considère comme la destination de requêtes un peu à l’ouest. Tiens, par exemple : « occilococcilum homéopatie » [sic].

Kézaco ? C’est l’une des requêtes (à l’orthographe approximative) qui a fait aboutir sur mon blogue, et c’est aussi un microbe imaginaire qui a survécu (dans la tête des homéopathes) à l’échec de l’hypothèse de départ de son « découvreur », mais au nom duquel on tue chaque année un certain nombre de canards de Barbarie pour confectionner un succédané de médicament. Le tout vendu par une entreprise qui n’aime pas, mais alors pas du tout, les critiques…

Bref, on ne se porte pas plus mal en s’en passant. Ne gaspillez pas vos sous.