Qui a étudié au collège le poème « Charleroi », issu des Romances sans paroles, de Paul Verlaine ? Allez, je me dénonce… Mais qui a remarqué combien le rythme haché, haletant, et l’imagerie à la fois gothique et agressivement moderne du texte, s’accordent à merveille avec les thèmes et l’esthétique d’un steampunk grand cru ?
CHARLEROI
Dans l’herbe noire
Les Kobolds vont.
Le vent profond
Pleure, on veut croire.
Quoi donc se sent ?
L’avoine siffle.
Un buisson gifle
L’œil au passant.
Plutôt des bouges
Que des maisons.
Quels horizons
De forges rouges !
On sent donc quoi ?
Des gares tonnent,
Les yeux s’étonnent,
Où Charleroi ?
Parfums sinistres !
Qu’est-ce que c’est ?
Quoi bruissait
Comme des sistres ?
C’est important de rappeler que la libre pensée n’est pas l’apanage des pays occidentaux, ni de l’époque contemporaine. Et si le langage reste souvent une barrière, la musique peut servir de passeport, témoin cette chanson, trouvée grâce au blog de l’écrivaine et militante féministe athée Taslima Nasreen :
Paroles (traduites à partir des sous-titres et de la page Wikipédia en anglais sur l’auteur, Lalon) :
« (Refrain) Tous demande à Lalon à quel jât [litt. « naissance », comprenant caste et religion] il appartient en ce monde,
« Lui demande à quoi ressemble un jât ? Il n’en a jamais vu de ses yeux !
« La circoncision marque l’homme musulman,
« Mais quelle est la marque de la femme musulmane?
« Un homme de la caste des brahmanes se reconnaît à son fil sacré,
« Mais qu’est-ce qui distingue la femme brahmane ?
‘Tous demande à Lalon à quel jât il appartient en ce monde,
« Lui demande à quoi ressemble un jât ? Il n’en a jamais vu de ses yeux !
« Les uns portent des mâlâs [chapelets hindous],
« D’autres des tasbihs [chapelets musulmans],
« Les gens disent appartenir à différents jâti,
« Mais portais-tu le signe de ton jât quand tu es venu au monde ?
« Le porteras-tu quand tu quitteras ce monde ? »
N.B. La chanson est en bengali, et le chanteur s’accompagne d’un ektara, instrument traditionnel des Bâuls, les bardes itinérants du Bengale. Parmi eux, le plus fameux est Lalon (dit Lalon Shah ou Lalon Fakir), poète, mystique, et réformateur social né à la fin du 18e siècle, dont les chansons critiquaient de façon radicale le sectarisme des castes, ethnies et religions qui divisaient le pays.
Bien que pauvre et illettré, Lalon n’en est pas moins devenu en Inde et au Bengladesh un symbole de la tolérance religieuse. De son œuvre se réclament de nombreux penseurs, en Inde et au-delà, depuis le Prix Nobel Rabindranath Tagore (qui favorisa la reconnaissance des Bâuls pour leur contribution à la musique, à la poésie et à la pensée indienne) jusqu’à Allen Ginsberg. Le répertoire des Bâuls est aujourd’hui inscrit au patrimoine immatériel de l’humanité de l’UNESCO.
J’aurai fait ma B.A., ce matin. Mais c’est le genre de service qu’on n’aime pas avoir à rendre à ses voisins d’étage…
Comme d’ouvrir la porte, un matin et, avant même d’allumer l’éclairage sur le palier, d’entendre de pitoyables « Miaou, miaou » venant du niveau du sol… Puis en se penchant de voir un chaton de quelques mois tourner en rond et chercher en vain quelqu’un pour le nourrir. Voir aussi que l’animal a fait sa crotte sur votre paillasson, qu’il est assez maigre et paniqué, et que malgré le raffut personne dans le couloir n’ouvre la porte. Bon, OK, il est tôt, mais pas tant que ça. Sont-ils tous en vacances ?
Enfin, bref. Je n’ai pas de peine à prendre la petite bête dans mes bras et de l’emmener tandis que je mène une rapide enquête. Je sonne à la porte du voisin le plus proche, qui n’en peut mais : désolé, ce n’est pas mon chat. Vous avez demandé à la concierge ?
Excellente suggestion. Je descend donc à la loge et là, elle me signale que, oui, il y a une dame dans l’appartement n° N (ou est-ce N+1 ?) qui a un petit chat. Si vous essayiez ? Au revoir.
Bon. Bien évidemment, à l’appartement N, après avoir longuement fatigué la sonnette, je finis par me trouver face à face avec la propriétaire (à demi réveillée et en robe de chambre) du félin, qui marmonne un vague remerciement. Elle n’a pas l’air bien méchante, mais voilà, elle s’était manifestement rendormie ce matin après avoir fichu le chat à la porte plutôt que de le nourrir et/ou de changer sa litière.
Pas une façon de traiter un animal. Ou alors, ayez-en un en peluche ! Ils n’ont pas les mêmes nécessités.
Ou une tablette. Ou tout autre appareil sous Android. Le principe de la plate-forme BOINC : utiliser les ressources non utilisées d’un ordinateur (quand il est sous économiseur d’écran, par exemple, ou quand un portable est en cours de chargement) pour faire tourner des calculs scientifiques, grâce au principe du calcul distribué. Mathématiques, biologie, recherche médicale, cryptographie, astronomie, étude du climat, j’en passe… Oh, et bien entendu, pas de panique, le programme se charge de tout ! Assigner à votre machine sa portion de calcul à effectuer, gérer finement les ressources employées (en mettant à contribution le processeur, mais aussi le cas échéant la puce graphique, pendant que les autres programmes ne les exploitent pas trop), puis envoyer les résultats au serveur, d’où ils s’intégreront à un projet de recherche.
Logo du BOINCManager pour Android (licence GNU)
C’était déjà possible sur un ordinateur personnel sous Windows, Mac OS ou GNU/Linux, divers Unix et dérivés, et même sur certaines consoles de jeu, mais désormais, les terminaux portables sous Android ont aussi leur version du BOINC Manager, disponible gratuitement sur Google Play. Le programme et sa page d’accueil de téléchargement sont en anglais, mais pas d’un niveau bien difficile. Et on apprécie que les autorisations demandées pour l’installation du programme soient minimales.
C’est bien entendu un logiciel libre et open source. Et le programme reste léger en termes d’occupation de la mémoire et des ressources de l’appareil. Il marche parfaitement sur mon petit Androphone Wiko Cink Slim, millésime 2012, par exemple. Après l’installation, il suffit de quelques minutes pour parcourir les projets disponibles pour Android et s’y inscrire, puis vogue la galère ! J’ai coché World Community Grid (recherche contre le Sida, les maladies tropicales, etc.) et Asteroids@Home (pour mieux connaître ces astéroïdes qui grouillent dans notre système solaire, et pourraient bien un jour faire de gros dégâts sur Terre)…
Juste un petit bémol toutefois : le projet préféré des geeks, SETI@Home, n’est pas encore compatible Android. Ah, là là, qu’attendent-ils ? 😉