Comment garder sa motivation quand on a commencé à écrire ? Comment savoir ce que vaut un premier jet ? Comment continuer à s’améliorer sur la voie de la publication ?
Débuter dans l’écriture, c’est être rempli de doutes, et ça continue même si on a déjà un ou plusieurs textes édités à son actif. Car une fois qu’on a terminé un projet, les questions existentielles reviennent : est-ce que je vais réussir avec un second ?
Personne n’est immunisé. J’ai beau avoir publié quelques romans, j’en suis toujours là moi aussi. Mais j’ai au moins appris à ne pas rester seule.
C’est là qu’intervient le concept de cercle d’écriture.
Non, pas la possibilité de disposer une phrase en rond pour faire un logo ! Mais un groupe de gens qui tous écrivent et se rencontrent périodiquement pour échanger sur leurs projets en cours et se relire mutuellement. Le terme existe en anglais : writing circle, mais jusqu’ici le français n’a pas vraiment d’équivalent. Il y a bien « cercle d’auteurs » en francais canadien, mais plutôt utilisé en contexte pédagogique, pour parler d’une sorte d’atelier d’écriture.
L’avantage d’un cercle d’écriture, par rapport à un atelier, c’est que c’est l’étape suivante : on a commencé à écrire, on est engagé dans un projet en vue de publication, et on cherche des retours constructifs.
Qu’est-ce à dire ? Pas juste dire « ça m’a plu » ou « je n’aime pas », mais détailler pourquoi, signaler les passages obscurs (« on ne comprend pas bien la motivation du personnage pour faire telle chose »), les longueurs, les incohérences… Attention, ça peut être difficile à entendre pour la personne qui a mis tout son cœur à écrire ! D’où la nécessité d’être factuel, précis, et surtout bienveillant.
Il ne s’agit pas de casser un ou une débutante, mais de lui montrer la vue de l’autre côté du miroir : comment on lit le texte.
Quand on est engagé dans le processus d’écriture, on n’a pas de vue d’ensemble, forcément, on n’a pas le même recul que quelqu’un qui arrive de l’extérieur et lit à froid. Et on peut passer sur des choses importantes. Il m’est arrivé dans le passé, par exemple, de ne pas mentionner des éléments nécessaires de l’intrigue ou des personnages au début d’un roman parce que cela me semblait trop évident. Mais justement, pour les gens qui lisent sans tout cet arrière-plan, ce n’est pas évident. Il faut que ces détails soient dans le texte, sinon les lecteurs ne les auront pas.
Bien sûr, on peut trouver des lecteurs et lectrices bénévoles dans l’entourage de la famille et des amis, mais ce n’est pas évident pour eux de donner un avis objectif. Et on a idéalement besoin d’avis divers, venant de gens qui abordent le texte de points de vue variés.
L’alternative serait de payer un réflecteur professionnel pour cela. Il en existe un bon nombre qui font leur publicité sur les réseaux sociaux. Il peut s’agir d’anciens salariés de maisons d’édition, de correcteurs free-lance, etc. Non seulement ce n’est pas à la portée de tout le monde, mais on se rapproche dangereusement d’un système où on paie pour être publié.
Dans le cas d’un cercle d’écriture, des auteurs s’entraident sans qu’aucun prétende avoir la solution miracle. Chacun s’y colle et écoute ce que les autres ont à dire. Et même si au final on décide de ne pas modifier son texte à la suite des retours, on aura appris quelque chose durant l’expérience.