Archives mensuelles : juin 2023

Lectures de vacances bien fraîches ?

Que vous soyez sur le point de partir en vacances, ou en train d’essayer de vous consoler de ne pas y être encore, un peu de lecture d’évasion ne sera peut-être pas désagréable ? Je me permets de rappeler mes romans :

Du sang sur les dunes, quand un cadavre sur une plage picarde conduit à un complot contre Napoléon, et un étrange aperçu de ce que l’Histoire aurait pu être si…

À commander chez votre libraire préféré, évidemment.

Augusta Helena : Rome, le christianisme pas encore triomphant, les intrigues de la Cour impériale et de l’Église travaillée par les hérésies… Faut-il en dire plus ?

Chez tous les bons libraires.

Oh, et il y a aussi de la lecture sur téléphone avec l’appli Doors : on y trouve mes séries L’Interprète (meurtres mystérieux à l’équivalent galactique de l’ONU) et L’Héritier du Tigre (quand une famille est dysfonctielle jusqu’au conflit armé)… Le frisson est recommandé par un temps pareil, non ?

Spécial outillage : des logiciels pour écrire

Capture d'écran : logiciel Scrivener en mode rédaction, avec l'arborescence du texte en colonne de gauche et la fenêtre de texte à droite.

Ce ne sont pas les outils qui font l’écrivain, c’est entendu. J’ai commencé à écrire au crayon feutre ou au Bic sur des feuilles volantes, puis sur des cahiers d’écolier, avant de recopier à la machine à écrire. On parle là des années 80, ça fait une paille. Puis je suis passée au traitement de texte, comme (presque) tout le monde. Mais j’utilise aussi d’autres logiciels, en particulier un certain Scrivener.

Logo de Scrivener

De quoi s’agit-il ? C’est un peu le couteau suisse des écrivains et scénaristes : il y a un mode de prise de note, où on peut ajouter des documents multimédia ; un mode organigramme, pour avoir sous les yeux toute la structure du projet ; et un mode rédaction, où on peut faire de l’écriture au kilomètre. C’est ce dernier que j’utilise le plus : j’apprécie l’absence de distractions offerte par l’interface épurée, sans outils de mise en forme inutiles. Mais j’apprécie aussi d’avoir en même temps toute l’arborescence du texte (chapitres, scènes…) disponible en colonne de gauche. Et je profite du mode de prise de note pour garder sous la main quelques éléments clefs : liste des personnages, des lieux, chronologie, extraits de fiches Wikipédia et autres documents intéressants.

C’est un logiciel payant, bien sûr, mais je ne regrette pas les 70€ déboursés. J’ai commencé à l’utiliser fin 2016, quand j’ai repris l’écriture, et je n’ai pas cessé depuis. Je produis tous mes textes de fiction et articles longs avec.

Cependant, il y a une chose que je regrette dans Scrivener : l’absence de version Android, pour la prise de note sur mon téléphone. En effet, je ne suis pas toujours devant un ordinateur, alors que les idées viennent tout le temps, c’est comme ça que ça se passe avec l’inspiration… Alors j’utilise l’application OneNote de Microsoft

C’est d’une simplicité biblique : on prend des notes et on les synchronise entre le téléphone et l’ordinateur. Je peux ainsi noter une idée qui vient, ou quelque chose que j’ai vu dans la rue ou au travail et que je veux incorporer au texte, etc. (Il m’arrive par exemple de tomber sur un nom de lieu ou de personne qui peut servir dans un récit, ou quelque chose au détour d’une lecture ou d’une recherche en ligne… Ou bien c’est une enseigne cocasse, ou un bout de conversation, ou tout autre détail. Tout fait farine au moulin de l’écrivain.) Bonus : c’est gratuit, tant sous Android que Windows et dans le monde Apple.

Enfin, il y a la mise en forme et le peaufinage du texte, et là je repasse en traitement de texte. Pas d’originalité : j’ai adopté MS Word.

Faut-il encore le présenter ? Malgré une tentative pour passer à OpenOffice, puis LibreOffice, je suis retournée chez Microsoft, en effet. Pour une raison simple : c’est le standard de la profession, et quand il s’agit de travailler sur les révisions avec l’éditeur, ça marche mieux avec l’original qu’avec les clones, il faut l’avouer. Et les outils de mise en forme et de vérification de l’orthographe et de la grammaire sont très satisfaisants. Du moins à mon goût.

D’autres auteurs utilisent également des logiciels orthographiques spécialisés, comme Antidote, mais pour l’instant je n’en ressens pas le besoin. J’ai un onglet ouvert sur le Simple TLFi dans Firefox pendant que j’écris, que j’utilise notamment pour vérifier qu’un mot est attesté à l’époque de mon roman. Et j’ai le Littré en ligne, Wiktionary et quelques autres. Mention spéciale pour le Dictionnaire électronique des synonymes (DES) de l’Université de Caen.

D’autres sites que je fréquente beaucoup pour les références : outre Wikipédia, évidemment, je pioche dans Google Traduction, Google Maps, mais aussi le Convertisseur de calendrier de Patrick Lecocq (du calendrier julien antique au calendrier républicain de 1793, ça m’a bien servi), celui des unités métriques en pieds et pouces, le calcul des Phases de la lune de l’IMCCE (je ne vais pas inventer une pleine lune pour une époque historique où on sait quand elles ont eu lieu) et le Calendrier solaire pour les heures de lever et de coucher de l’astre. Les heures légales actuelles ne sont évidemment pas utiles pour l’année 1802.

Il y a déjà de quoi faire. Pas d’appli Pomodoro pour moi, merci. Je me concentre mieux quand je n’ai pas à penser à me concentrer.

Mes fiertés à moi : Helena, Viviane et les autres

If thine is the glory, mine must be the shame (Leonard Cohen, « You Want It Darker »)

Je n’ai pas la prétention de faire des romans LGBT, en revanche j’ai toujours pensé qu’il était bon, dans un monde divers, d’avoir aussi de la diversité dans les personnages de fiction. Et j’ai mis ça en pratique dans mes romans et mes autres récits publiés.

Prenez ma série de science-fiction, L’Interprète, à lire en ligne sur la plateforme Doors/Vivlio : l’héroïne, Viviane, est mariée à une autre femme, et ce n’est pas le sujet du récit, mais juste un élément du monde où nous vivons, et qui n’a pas à être justifié. On pourra trouver ça léger, ou au contraire rafraîchissant, c’est selon.

Et puis il y a Augusta Helena, le gros roman noir historique publié aux Éditions du 81 : cette plongée dans le monde antique a été l’occasion d’explorer les façons de vivre ce qu’on n’appelait pas encore des identités sexuelles, à une époque où les tabous étaient bien différents des nôtres. Occasion, avec mon protagoniste Lucius, de se mettre dans la peau de gens pour qui l’attraction envers une personne de même sexe était vécue comme naturelle, mais pour qui les interdits insurmontables étaient de nature sociale : de quoi mettre aussi des bâtons dans les roues des amoureux, mais pas les mêmes !

Enfin, je peux mentionner la série de romans policiers commencée avec Du sang sur les dunes (aussi aux Éditions du 81), où l’un des personnages récurrents, Lucien, est aussi « out » qu’on peut l’être au début du XIXe siècle, sous le 1er Empire… Ce qui veut dire plus qu’on pourrait se l’imaginer de nos jours. (J’ai raconté ailleurs mon processus de documentation, des blogs aux thèses d’État.) Et quant au personnage principal, Antoine… C’est compliqué. Mais on devrait en découvrir un peu plus cet automne, quand paraîtra un autre opus. Promis, juré.

Là aussi, cependant, la sexualité ou l’identité des personnages n’est pas le sujet du roman, mais un élément de l’univers, à prendre ou à laisser. J’ai vu, grâce aux lecteurs bêta, que certains passaient complètement à côté. Dommage pour eux. Mais pour les autres, c’est une suggestion de lecture dans l’actualité… Ou, si on veut, une occasion d’explorer différemment, et sans pression, un thème souvent chargé de clichés et de polémiques.

Je laisserai à d’autres le militantisme, mon truc, c’est l’imagination. Qui a dit « imagination au pouvoir » ? C’est une force puissante, en tout cas. À vous de juger.