Le procès en Class Action que Boiron n’avait pas envie d’affronter

…Mais qui aura lieu quand même en Californie. Hélas, pas d’article en français à ma connaissance (tiens, tiens) [màj du 19/08: depuis, le cas a été mentionné sur le forum des Sceptiques du Québec, que je salue ici], mais le blog sceptique et satirique américain The Jayfk y consacre un fort intéressant billet.

(Source: Butterflies & Wheels.)

On y apprend que Ms Gina Delarosa, résidente du conté d’Orange, en Californie, a déposé le 31 août 2010 une plainte en action collective (class action) contre Boiron USA, Inc. (filiale de notre bon vieux Laboratoires Boiron national), au nom de plusieurs clients qui s’estimaient escroqués par les pilules “Children’s Coldcalm®”, vendues comme médicament anti-rhume pour enfant, et qui seraient en fait… inefficaces.

Anti-Homeopathy poster (PG version)

Les vrais composants de l'homéopathie, si la mémoire de l'eau était une réalité...

Quoi, des clients râlent parce qu’un produit homéopathique n’a pas d’effet? Qu’il ne soulage même pas les symptômes du rhume comme c’est prétendu sur la boîte? Où va le monde…

Évidemment, ça ne fait pas les affaires de Boiron, qui dépose donc un recours devant un tribunal fédéral. Pas de chance pour lui, mais bonne nouvelle au contraire pour les plaignants: le labo a été débouté le 27 juillet dernier. C’est donc bien la justice qui tranchera si les affirmations de Boiron quant à son médicament censé soulager congestion nasale, maux de gorge, sinus douloureux et autres désagréments liés au rhume sont basées ou non sur des réalités.

Aïe, aïe, ça risque de faire mal. En droit, on n’a guère l’habitude des preuves qui sont d’autant plus efficace qu’elle sont plus diluées

(Màj du 09/08/2011)

Quelques liens en bonus, suite à une polémique hier sur Twitter, parce qu’il est parfois nécessaire de revenir au B, A, Ba:

Et ce n’est là qu’une sélection des sources les plus argumentées et les moins virulentes par le ton à propos des médecines dites « alternatives ». Si on a l’estomac solide, on peut toujours aller regarder du côté du blogue Imposteurs [fr] ou du podcast de Mark Crislip, Quackcast [en]. Ce n’est pas très diplomatique, mais ça fouette le sang!

  • P.S. Billet cité sur Rue89. Cool. 🙂

21 réponses à “Le procès en Class Action que Boiron n’avait pas envie d’affronter

  1. Un débat sur l’excellent site Atoute.org. Le point de vue du docteur Dupagne est assez ntéressant : « la médecine est un art difficile dans lequel la magie (quelle qu’elle soit) occupe une place importante. Pour autant, chaque chose à a sa place : l’homéopathie, c’est 100% de magie »
    et plus loin : « En médecine, on utilise tout ce qui marche, et notamment les placebos. Un grand nombre de médicaments allopathiques sont des placebos. »

  2. Tiens, Jean-Noël, après cette avalanche de tweets, suivie d’une protestation que tu n’avais « pas de commentaire particulier à faire », en voilà finalement un, de commentaire?
    Hélas, un peu beaucoup hors sujet, j’en suis bien désolée… La médecine est sans doute un domaine assez compliqué pour troubler les esprits, aussi prendrai-je un exemple simple et trivial. Dis-moi, si un magazine de défense des consommateurs pointait du doigt la publicité mensongère d’un fabricant d’appareils électro-ménagers qui prétendrait que ses appareils font économiser de l’énergie alors que ce n’est pas vrai, dirais-tu aussi que ce n’est pas important et que de toute façon, beaucoup de ces gadgets électriques sont des joujoux pour adultes et que donc il est non seulement éthique, mais recommandable, de rouler les clients dans la farine?
    Juste une question, comme ça.
    À part ça, à propos de ton lien, mouais. J’ai été regarder rapidement le site (pas vraiment le temps ce matin, hélas) mais s’il est intéressant, je ne le qualifierais pas forcément d’excellent. Je remarque notamment que tous les articles sont ceux du Dr Dupagne et que c’est lui aussi l’administrateur du forum. Donc bémol de rigueur a priori pour toute source à point de vue unique.
    Ensuite, à propos de l’effet placebo, il y aurait beaucoup à dire. Par exemple, qu’il n’agit pas tant en soignant qu’en faisant mieux supporter aux patients leurs symptômes. D’où les problèmes d’éthique soulevés si l’on prescrit sciemment un placebo, ce qui implique de raconter un conte de fées aux patients…
    Désolée de donner encore des liens en anglais, mais il s’agit d’un incontournable: le blog Science-Based Medecine, où plusieurs médecins (de différentes spécialités) et des pharmaciens discutent des bases scientifiques de la médecine et de la façon dont cela s’applique en pratique aux traitements.
    Comme eux, je pense que la réponse aux insuffisances de la médecine actuelle n’est pas d’effacer les distinctions entre sciences et pseudo-sciences, mais d’améliorer encore nos connaissances et nos pratiques médicales. Révolutionnaire, je sais, cela ne fait jamais que 150 ans environ que Claude Bernard a publié ses Principes de médecine expérimentale
    http://classiques.uqac.ca/classiques/bernard_claude/principes_medecine_exp/principes.html

  3. C’est marrant, tu dis que c’est hors-sujet parce que je ne suis pas sur la même longueur d’onde… Je n’ai jamais dit personnellement que les pseudo-médecines étaient une réponse aux défaillances de la médecine mais au contraire à son trop bon fonctionnement technique : les gens veulent se soigner, mais ils le font trop, y compris lorsqu’ils sont en bonne santé, et les médecins ou l’industrie pharmaceutique les encouragent, pour de mauvaises raisons (pas les mêmes, d’ailleurs).
    Mon idée est que les gens ne demandent que des contes de fées. Quand ils exigent un antibiotique pour soigner une maladie virale, et que les médecins cèdent, c’est très grave : les antibiotiques sont le médicament miracle du XXe siècle mais plus on les utilise, plus ils perdent de leur efficacité. Autant que les gens soignent leurs maladies bénignes ou imaginaires à coup d’occilococcilum (sans effet, on est d’accord) plutôt qu’avec des antibiotiques, au risque de tuer cette classe de médicaments.

    Sur le docteur Dupagne, note que c’est quelqu’un de très respecté. Le forum n’est qu’un forum, mais le site atoute.org est passionnant et bourré d’informations très utiles. J’y suis venu pour un article sur le vaccin contre la grippe H1N1, l’article le plus utile (et le moins partisan) que j’aie lu sur le sujet.
    Je vénère la science, mais je note que le rapport médecin/patient, médecin/industrie, patient/industrie, n’est pas toujours raisonnable. On peut nier ça, ne pas en tenir compte au nom de principes éternels (« ne pas raconter de contes de fées »), mais ça me semble une erreur.

    As-tu lu mon argumentaire, pour finir ? C’est ici.

  4. Au fait, quand je disais « pas de commentaire à faire », je parlais de ton article sur la class action et Boiron. En revanche j’avais tout à fait des choses à ajouter concernant la discussion sur Twitter, bien sûr.

  5. 1) Amusant, je ne « vénère » pas la science… Et en fait ce n’est pas une recommandation que de m’en parler comme ça! Je la vois comme un ensemble de méthodes bien utiles pour comprendre le monde tangible et agir sur lui, pas un culte. C’est fou, hein, on peut critiquer les pseudo-médecines sans être scientiste forcené… ^^°

    2) C’était de toi, le lien vers ce bizarre site « Scientists of America » (et bonjour le nom ronflant) que j’ai mis en spam parce qu’il ressemblait à une ferme de liens contenu? >< Gare aux parasites du web. Privilégier les sites originaux, ça aide…

    3) Pourquoi me faire un argumentaire contre les antibiotiques… comme si j'avais défendu l'usage à tout-va de n'importe quelle thérapeutique conventionnelle par principe? Pourquoi combattre une position que je ne défend pas? Hello? J’ai écrit noir sur blanc que je pensais qu’il fallait améliorer les dysfonctionnements actuels de la médecine! Et ce, pas en rendant plus floue encore une éthique médicale déjà bien complexe, en entretenant la confusion dans l’esprit des hypocondriaques (les pilules de sucre, c’est bien joli, jusqu’au jour où il s’agit de quelque chose de vraiment sérieux…) ou en encourageant les médecins à mentir à leurs patients sur l’efficacité du traitement (car au fond, c’est à cela que ça revient) sous prétexte qu’il y a une demande pour ça. Au passage, l’argument de la popularité, c’est comme en politique, hein, on peut se tromper en masse aussi.

    4) Tu as envie de parler de ce que tu perçois, avec pas mal d’autres gens, comme des usages supposés bénéfiques de l’homéopathie… Or, pour les raisons que j’ai déjà énoncées plus haut, cela ne m’intéresse pas du tout! Au fait, à quoi bon insister ici? Surtout après y avoir consacré 20 ou 30 tweets? Et tenté encore ici d’y ramener la conversation ce matin?

    J’accepte parfaitement que l’on me dise n’être pas convaincu par mes arguments. Mais pas de devoir perdre mon temps avec des gens qui veulent amener chez moi des sujets dont ils pourraient parfaitement parler sur leur blog ou leur forum favori.

  6. En fait, je pense que tu lis en diagonale. Je n’ai pas dit que tu vénérais la science, j’ai dit que je vénérais la science. Je n’ai pas dit que j’en avais contre tes arguments (je pense que l’homéopathie est une escroquerie, pas toi ?), je n’en tire juste pas les mêmes conclusions et mon exemple avec les antibiotique est un argument qui me semble en faveur de mes conclusions.
    Pour finir, je ne viens pas te harceler pour te convaincre, c’est toi qui m’y as invité et j’essaie de profiter du fait qu’on n’est pas limités à 140 caractères pour dissiper une série de malentendus. Mais vu ton dernier message, je commence à me dire que le souci ne vient pas de moi.
    Le site Scientists of America a un nom ronflant, tu as raison, et c’est son principe même. Tu peux en apprendre un peu plus à son sujet sur mon blog si ça te chante.

  7. Je n’ai pas répondu plus tôt, parce que cela devenait… fatigant. Se voir constamment répondre un vague « mais je suis d’accord avec toi sur le fond » aussitôt brouillé par l’affirmation, envers et contre tout, d’un intérêt de l’homéopathie… Il faudrait savoir.

    Et merci pour l’accusation de « lire en diagonale », alors que tu a plusieurs fois répondu à des choses que je n’avais pas dites… Encore dans ce dernier commentaire:

    Je n’ai pas dit que tu vénérais la science, j’ai dit que je vénérais la science.

    J’avais bien lu. Et je répondais justement:

    ce n’est pas une recommandation que de m’en parler comme ça!

    Quant à venir en débattre sur ton blogue, heu, comment dire… Après la performance à laquelle j’ai eu droit ici, et sur Twitter, je ne pense pas que le débat puisse être productif. ><

    P.S. Tiens, tiens. Après avoir regardé le lien vers le blogue par acquis de conscience… Mort de rire. « Scientists of America » n’est donc pas une ferme de liens contenu un peu portnawak, mais une sorte de The Onion du domaine scientifique? Joli. Sauf que lorsque tu donnes ça comme lien vers un « argumentaire » pour étayer tes conclusions (comme ci-dessus), heu, comment dire… En fait, si, portnawak est le mot!
    Enfin, j’ai toujours la satisfaction d’avoir fait mieux que Marianne et autres piliers de la presse française.

  8. De toutes façons, le problème de l’homéopathie, ce n’est pas que des médecins reconnaissent que son effet placebo peut avoir un intérêt auxiliaire parfois utile. Si ça aide le mental d’un patient traité normalement et scientifiquement en parallèle, pourquoi pas, on sait que fortifier le mental dans le cadre de maladies très graves est un petit plus bon à prendre. Non, ça oscille entre superstition et confort para-médical, certes, on peut le regretter mais passons. Si le patient a besoin d’un p’tit sucre pour se sentir mieux durant son traitement, hein…

    Ce qui est catastrophique et dont il faut se méfier, c’est la pseudo-validation de l’homéopathie comme sœur jumelle de l’allopathie. Je veux dire, il faut prendre garde à ce que certains lui attribuent de fausses propriétés actives (mémoire de l’eau et autres fadaises…) et souhaitent remplacer l’allopathie par un « tout homéo » (avec les conséquences mortelles et criminelles que cela entrainerait…).

    Par contre « Scientists of America » n’a aucun intérêt à être cité dans ce débat AMAH.

  9. En fait si je donnais l’article de Scientists of America comme argument c’est que je l’ai écrit en réponse semi-humoristique à vos tweets ! Mais bon, je l’ai écrit un peu trop sérieusement justement, du coup il n’est pas très drôle.
    Ma défense de l’homéopathie ne dépasse pas l’effet placebo : rassurer les gens qui se sentent malades sans l’être, et laisser les vrais médicaments aux vraies maladies. Je suis bien d’accord sur le fait que les gens qui ont une confiance absolue dans l’homéopathie, et je ne peux pas nier que ça existe (mais je n’en ai pas rencontré), courent des risques vitaux. Je sais que mon point de vue contient un biais, il fait reposer la confiance en le médecin sur une base irrationnelle. Je défends que c’est souvent le cas de toute façon, mais je ne peux pas le prouver.

  10. @ Jean-No: Je dirais même plus, tout est dans flou et réciproquement. (Tant qu’à parler pour ne rien dire…) *soupir* ><

    @ Guillaume: À propos de l'effet placebo, il ne faut pas oublier qu'il ne permet pas de soigner, sinon, cela se saurait – et l’industrie pharmaceutique n’investirait pas des milliards dans le développement de nouveaux produits… Et au fond, il s’agit essentiellement de mettre le patient de meilleure humeur en attendant que la nature suive son cours. (Beaucoup de maladies se résolvent d’elles-mêmes, vu que l’évolution a quand même doté l’organisme d’un système immunitaire et des mécanisme de cicatrisation.) Ce qui d’ailleurs n’est pas inutile, puisqu’un patient optimiste sera plus motivé pour suivre scrupuleusement son traitement, faire le régime ou les exercices appropriés, aller aux rendez-vous, suivants, signaler au médecin les complications dès qu’elles se produisent, etc. Dans ce cadre, le meilleur effet placebo, et le plus largement utilisé, c’est encore une bonne relation médecin/patient!

    D’autre part, j’ai l’impression que l’on confond souvent l’effet placebo avec l’usage de médicament dits « de confort », qui agissent spécifiquement sur les symptômes. On peut arguer que ceux-ci ne « soignent » pas non plus, car ils ne traitent pas l’origine de la maladie (alors que les antibiotiques ou antirétroviraux s’attaquent directement à l’agent infectieux). Mais ils aident de façon indirecte en protégeant l’intégrité de l’organisme: en atténuant ou supprimant la douleur en attendant qu’une blessure guérisse ou que la rééducation fasse son effet après une opération; en faisant baisser la fièvre si elle est dangereuse pendant que le système immunitaire (et/ou un médicament spécifique) combat l’agent infectieux; en arrêtant une diarrhée qui risque de déshydrater le patient; en faisant baisser la tension artérielle à un niveau qui n’est pas dangereux pour le cœur, tandis que le patient s’astreint à un régime qui aura des effets plus durables, etc., etc.

    L’un des soucis avec les marchands de pseudo-médecines, c’est justement qu’ils essaient de jouer sur les deux tableaux (et embrouiller le client au passage) en parlant constamment d’effet placebo, même lorsque ce n’est pas de cela qu’il s’agit…

  11. Bon, je glisse sur le soupir soupant, je réagis juste à cette affirmation et puis je m’en vais car au fond je ne trouve pas facile de discuter ici : À propos de l’effet placebo, il ne faut pas oublier qu’il ne permet pas de soigner, sinon, cela se saurait – et l’industrie pharmaceutique n’investirait pas des milliards dans le développement de nouveaux produits
    … Alors voilà un raisonnement qui ne me semble pas très rigoureux scientifiquement, le « ça se saurait » et la preuve par le labo ne sont pas des preuves. Les laboratoires font des recherches pour trouver de nouveaux produits, mais ces recherches sont souvent motivées par de mauvaises raisons, elles servent notamment à breveter des molécules pour en remplacer d’autres qui sont tombées dans le domaine public (bien plus court dans le médicament que dans le droit d’auteur). Ainsi des molécules anti-douleurs que l’on soupçonne d’avoir des effets secondaires dangereux sont mises en avant pour lutter contre de vieilles molécules à succès comme l’aspirine et le paracétamol. Le progrès de la science n’est pas le but ici. Je ne dis pas que c’est une règle mais le fait que les labos soient des entreprises commerciales aux enjeux en milliards d’euros est un paramètre à prendre en compte.
    Pour l’effet Placebo, l’article de Wikipédia me semble assez correct : http://en.wikipedia.org/wiki/Placebo

  12. Ah bon, mon raisonnement ne « semble pas très rigoureux scientifiquement », mais quelles objections factuelles me sont-elles opposées? Toujours le même recours à des impressions personnelles non étayées: « je pense », « il me semble », etc., etc.

    Mieux encore: tu considères mon argument sur la faible efficacité dans l’absolu de ce qu’on appelle l’effet placebo (sans majuscule) comme peu valable parce qu’il implique qu’une bonne partie au moins de la recherche effectuée par les labos pharmaceutiques est utile (contrairement au rejet mécanique et par principe de tout ce qui vient d’eux, et qui abonde dans la littérature pseudo-scientifique)… mais quelle référence offres-tu pour contrer cette « preuve par les labos »? La « preuve par Wikipédia »? Sans rire?

    Quant aux exemples concrets que tu donnes… Attention, ça va faire mal: ils montrent surtout à quel point ce que tu sais de la recherche médicale reste vague. Voyons ça de plus près:

    Les laboratoires font des recherches pour trouver de nouveaux produits, mais ces recherches sont souvent motivées par de mauvaises raisons, elles servent notamment à breveter des molécules pour en remplacer d’autres qui sont tombées dans le domaine public

    Malgré les précautions oratoires (« notamment »), tu fais, tout du long, comme si c’était la seule application de la recherche médicale… Or il s’agit aussi de trouver des traitements pour les maladies qu’on ne sait pas encore soigner, par exemple, ou seulement de façon palliative (hello, le sida? et de nombreux cancers? et diverses maladies chroniques, comme le diabète? et les microbes qui sont devenus résistants aux molécules existantes?); il s’agit aussi de trouver des façons plus économiques de produire certains médicaments (ben oui, la recherche du profit peut aussi profiter aux malades…) ainsi que de trouver des molécules qui ont le même effet thérapeutique avec moins d’effets secondaires! Ce qui nous amène à:

    Ainsi des molécules anti-douleurs que l’on soupçonne d’avoir des effets secondaires dangereux sont mises en avant pour lutter contre de vieilles molécules à succès comme l’aspirine et le paracétamol.

    Aïe, aïe, que de perles dans un si petit paragraphe. D’abord, quelles molécules anti-douleurs, au juste? Des noms, SVP! Ensuite, faut-il vraiment t’apprendre que l’aspirine, le paracétamol et l’ibuprofène, tous dans le domaine public, sont encore des best-sellers de l’industrie pharmaceutique? Bien sûr, aucun labo n’a l’exclusivité, mais ils sont nombreux à en produire. Et à en profiter. Enfin, faut-il aussi t’apprendre que l’aspirine est l’exemple type d’un médicament qui a de sérieux effets secondaires (irritation du tube digestif, action inhibant l’effet des plaquettes sanguines et donc risques de saignements) et que de créer des molécules ayant des propriétés similaires mais moins de risques associés serait un progrès? Oh, et un bonus: l’aspirine est aussi l’exemple type d’une molécule qui, bien que dans le domaine public, fait toujours l’objet de nombreux essais cliniques, vu que la recherche médicale (qui ne s’arrête pas une fois le produit mis sur le marché, encore une chose bonne à savoir…) a permis de trouver d’autres applications que les indications initiales (fébrifuge et anti-douleur): son action sur les plaquettes fait qu’elle est maintenant largement utilisée pour prévenir les caillots provoquant des thromboses artérielles.

    Le progrès de la science n’est pas le but ici. Je ne dis pas que c’est une règle

    Là, on passe à la confusion logique pure et simple. Deux affirmations se suivent et se heurtent frontalement. D’une part, tu affirmes carrément que « le progrès de la science n’est pas le but ici », mais tu fais suivre cela d’une précaution oratoire qui n’engage apparemment pas à grand chose, vu le ton général du commentaire. Ou alors c’est (comme le lien vers Scientists of America…) une amusante expérience de psychologie sociale?

    mais le fait que les labos soient des entreprises commerciales aux enjeux en milliards d’euros est un paramètre à prendre en compte.

    La dernière proposition est vraie… Mais il y a d’autres paramètres importants à prendre en compte avant d’utiliser le fait qu’il s’agit d’entreprises commerciales pour balayer ce qu’ils font (et mon argument sur l’effet placebo avec) d’un revers de main:
    1) Qui dit commercial ne dit pas 100% menteur (ou alors on ne fera confiance à aucun professionnel);
    2) Une bonne partie de la recherche médicale (notamment sur les vaccins, les « maladies orphelines » et les maladies qui affectent surtout le Tiers-Monde, comme le paludisme) est faite par des universités, des organismes publics ou des fondations à but non-lucratif. Du CNRS et de l’Institut Pasteur jusqu’à la Fondation Bill et Melinda Gates, on en connaît tous au moins quelques uns;
    3) Qui dit recherche médicale dit publication, donc possibilité pour d’autres chercheurs de tester par eux-mêmes les effets du produit proposé… et ils ne s’en privent pas! Ce qui fait que l’état des connaissances n’est jamais statique, et progresse parfois en inventant de nouveaux traitements, parfois en en abandonnant d’autres, qui rejoignent alors la saignée et la phrénologie au rang des idées dépassées;
    4) Parmi les labos pharmaceutiques, il y a… les fabricants d’homéopathie, dont la recherche interne est effectivement sujette à caution, de part la nature même des produits en question… mais j’imagine que ce n’était pas de cela que tu parlais!

    Bref, Jean-No, un conseil: quand on est dans un trou, il n’est pas vraiment indiqué de continuer à creuser.

    (Et plutôt que de continuer à poster ici le même genre d’arguments bancals ou dépourvus de fond, n’hésite pas à te reporter aux sites que je donne à la fin de mon article ci-dessus: ils offrent une opportunité pour n’importe quel internaute d’améliorer ses connaissances et ses modes de raisonnement en matière de sciences – et en particulier de médecine. En soi, il n’y a évidemment pas de honte à ne pas avoir les idées claires à ce sujet: on ne peut tout savoir. Mais si on veut vraiment discuter d’un domaine particulier, et convaincre les autres, c’est évidemment recommandé de se renseigner avant d’attaquer le clavier…)

  13. Je comptais un peu en rester là car tu comprends difficilement ce que j’écris (désolé de mal m’exprimer ou de ne pas être adapté à ton filtre) mais c’est difficile de résister si tu me relances !
    Pour commencer, sache que j’ai tendance à peser mes mots, quand je dis « parfois » ou « pas toujours », c’est que je veux dire « parfois » ou « pas toujours », tu peux le lire littéralement sans tenter de chercher des sous-entendus et sans essayer de me lire par le filtre de ce que tu penses de moi.
    Je n’ignore pas que les laboratoires pharmaceutiques font énormément de recherches utiles, même si, en tant qu’universitaire (dans les sciences molles, mais peu importe), tes réflexions sur la recherche publique ou la publication me semblent un peu naïves (et j’écris « un peu » parce que je veux dire « un peu », je ne dis pas que tu te trompes, juste que tu n’as pas raison. Pour résumer, je te dirais juste que ce n’est pas parce qu’une instance est « non-profit » qu’il n’y a pas d’arrières-pensées financières à sa production).
    Je connais comme tout le monde le cas d’un laboratoire « fleuron national » qui est connu pour ne faire que des recherches à but commercial et dont les médicaments ont plusieurs fois fait scandale par les morts qu’ils ont causé, avec la complicité des pouvoirs publics français. Je préfère éviter d’en dire le nom afin de ne pas profiter de l’agressivité du service juridique de ce labo. C’est une autre constante des gros labos, ils dépensent une énergie considérable à tracasser juridiquement ceux qui les tracassent, cf. la manière dont Boiron (qui est un gros labo, tu as raison) s’en est récemment pris à un blogueur avant de se rétracter vaguement pour éviter que son image de marque en prenne un coup. Sur Wikipédia j’ai remarqué que les labos utilisaient assez cyniquement l’encyclopédie pour communiquer à leur profit, en supprimant les mentions de scandales sanitaires, en reformulant les effets secondaires, etc. J’en soupçonne d’être assez actifs sur Doctissimo, aussi, mais ce n’est qu’un soupçon.

    Sur le reste, la logique, le raisonnement, je ne sais pas quoi te dire : on ne doit pas être faits pour se comprendre. Essaie juste d’être un peu moins méprisante, je ne vois pas tellement l’utilité de l’être. Qu’est-ce qui fait que tu ne peux pas t’empêcher d’être agressive ?

  14. « Je comptais un peu en rester là [insulte à encontre ignorée au passage, parce que franchement j’ai mieux à faire] mais c’est difficile de résister si tu me relances ! »

    Ah-ha! Je comprends: au fond, tout cela, c’est à propos de la trrrrès importante question de savoir qui aura le dernier mot?

    Oups! Quelle imprudence. Car si j’étais vraiment aussi « agressive » et « méprisante » que l’on m’accuse, je pourrais fermer ce fil de discussion après mon commentaire… Ou encore le mettre en modération et bloquer certaines personnes pour, justement, insultes. Une suggestion, comme ça.

    Sur ce, puisque tu as tant de mal à comprendre que je sois agacée par tes continuelles circonlocutions qui semblent dire tout et son contraire; par ta logique floue (car désolée, il ne s’agit pas d’un conflit entre sciences « dures » et « molles », je connais des gens tout à fait capables de faire des sciences humaines ou des lettres tout en ayant l’esprit clair et les raisonnements précis); par tes affirmations sans preuves (ou que tu n’oses pas mentionner de peur d’hypothétiques représailles juridiques mais sur lesquelles il faut quand même te croire sur paroles); ta façon d’ignorer les contre-exemples apportés à tes arguments, en essayant à la place de lancer la discussion sur une autre piste; ou encore par le fait que tu préfères te concentrer sur le ton de ma réponse que le contenu (à croire que le but est de ressembler le plus possible à un troll?); puisque donc tout cela est tellement difficile pour toi, je ne vois pas l’intérêt de discuter plus longtemps, même pour reprendre d’autres contre-vérités, au cas où tu continuerais à me les infliger ici.

    Bon amusement, et merci de ne pas laisser la cour de récré dans un trop mauvais état.

  15. Mais je ne t’ai pas accusée de censure !? Juste d’être inutilement agressive, ça m’étonne mais je ne juge pas. Je peux être assez agressif sur certains sujets, par exemple la psychanalyse.
    Je n’ai jamais dit que les sciences humaines étaient une excuse à une pensée non-rigoureuse. En revanche, j’admets que je mélange en apparence tout et son contraire, mais j’ai une bonne raison, je ne crois pas à l’unicité de la vérité, j’en teste plusieurs, je secoue, et je vois ce que ça fait. C’est une démarche à mon sens assez scientifique.
    J’aime bien avoir le dernier mot (toi aussi je pense) mais j’aime surtout ne pas être victime de malentendus.
    Bon, je ne t’embête plus.

  16. Jean-noël Lafargue (alias Jean-No) toujours égal à lui-même…
    http://wikipedia.un.mythe.over-blog.com/article-21864563.html

  17. Jean-noël Lafargue (alias Jean-No) ne changera jamais pour notre plus plaisir… lol.
    Cela ne lui suffit plus de se faire ridiculiser par Alithia, la créatrice du blog « wikipedia le mythe de la neutralité », il en redemande encore !

  18. Cher anonyme (ou plutôt Alithia, je présume?), merci de régler vos problèmes avec Jean-Noël Lafargue sans impliquer mon blogue, merci d’avance. Ou du moins de signer sous votre identité habituelle, ça évitera à vos commentaires d’être retenus dans le filtre de modération.

  19. Tiens, Alithia ici !? N’importe quoi effectivement.

  20. OK, le niveau baisse tellement que c’est fait: vous êtes tous les deux soumis désormais à modération. On verra si la cour de récré se calme après ça…

  21. @ Irène : avec du retard, nous sommes d’accord. Mais était-il nécessaire que je le reprécise ? 😉

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