Forme olympique : à la rencontre des sportives de l’époque romaine

Couverture du roman Augusta Helena, tome 2

Je n’écris pas seulement des romans sur la Révolution ou l’Empire : on se rappellera que j’ai aussi commis un bon vieux peplum avec Augusta Helena, qui se passe au temps de Constantin, à l’époque romaine. On y parle beaucoup des passe-temps antiques sportifs ou apparentés : courses de chars, lutte, pancrace, combats de gladiateurs, chasse et pêche…

Et puis il y a un épisode inspiré par la fameuse mosaïque dite « des bikinis » à la villa du Casale, à Piazza Armerina en Sicile, datée du IVe siècle, précisément comme le roman.

Mosaïque romaine antique représentant des femmes en tenue légère ressemblant à un bikini et faisant des exercées sportifs
Mosaïque de la villa du Casale (Photo Yann Forget)

On voit rapidement pourquoi ce surnom : les personnages représentés sont des femmes en tenue très légère, une sorte de petite culotte et de soutien-gorge faisant comme un bikini. Elles sont en bonne forme physique, avec des muscles bien dessinés, et sont engagées dans divers exercices athlétiques : course, haltères, disque, jeux de balle ou de volant…

Y avait-il vraiment beaucoup de femmes dans l’Antiquité romaine  qui faisaient du sport ? Non, pas à ce que nous savons. Les femmes de l’aristocratie n’y étaient pas encouragées et les femmes du peuple n’avaient tout simplement pas ce loisir.

Mais les historiens pensent aujourd’hui qu’il existait des sortes de sportives professionnelles, des femmes qui faisaient des démonstrations d’athlétisme lors des fêtes publiques ou chez de riches clients amateurs d’hellénisme. Les exercices du stade étaient après tout associés à la culture grecque, aux concours tels que les Jeux olympiques, et donc avaient un certain cachet social. Il y avait l’exemple historique des femmes spartiates, qui pratiquaient le sport à titre d’entretien physique, au grand scandale des très misogynes Athéniens.

On peut penser que pour beaucoup de Romains, tout cela était une excuse pour reluquer des femmes quasi nues : un spectacle un peu exotique et à prétentions culturelles, un peu comme les gens qui se pressaient aux démonstrations de danses asiatiques ou africaines en Occident lors des Expositions coloniales.

Mais c’était aussi une opportunité pour quelques femmes qu’on appellerait aujourd’hui des sportives de haut niveau, qui y trouvaient un gagne-pain et aussi une façon de pratiquer une activité où elles excellaient. Qui étaient-elles ? Honnêtement, nous n’avons pas beaucoup d’informations dans les sources documentaires. Mais ça n’empêche pas d’y suppléer par l’imagination.

J’ai ainsi pris ces images de Piazza Armerina et les ai mises en scène, en insérant quelques uns de mes personnages, en les laissant s’approprier le cadre et les enjeux de la compétition, et puis les émotions aussi qui pouvaient se donner cours chez les spectateurs comme chez les participantes.

Oserais-je dire que je n’en suis pas mécontente ? Reste à voir ce qu’en pensent les lectrices et lecteurs !

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