Testé et approuvé : quatre façons de rendre votre protagoniste irrésistible

La quatrième risque de vous étonner… Non, je plaisante. Mais il existe vraiment quelques recettes simples pour rendre plus intéressante votre héroïne, ou votre héros plus aimable. Surtout, pas besoin d’en faire des personnages exceptionnels, de leur donner une intelligence hors normes, un physique de divinité de l’Olympe ou toute autre capacité surhumaine. C’est la façon de présenter les choses qui compte. (Bien sûr, si l’histoire que vous désirez raconter concerne une déesse avec 190 de QI et un don infaillible pour réussir les œufs en neige, allez-y, ce n’est pas moi qui vous mettrai des bâtons dans les roues.)

1) Qui dit protagoniste dit action. Votre protagoniste sera d’autant plus intéressant et crédible qu’on le ou la verra agir, et en particulier faire des choix. Ce n’est pas moi qui le dit, ce sont les professionnels de Writing Excuses, le podcast bien connu. Vivant de leur plume, ses intervenants ont une idée très claire de ce qui marche, ou pas, auprès du public. Et pour la plupart des récits de fiction, en particulier de genres (SF, fantasy, polar, etc.), cela veut dire un ou une protagoniste qui agit par lui ou elle-même. C’est aussi la recette martelée par les manuels d’écriture à l’usage des scénaristes : au début de l’intrigue, il faut une scène où le héros ou l’héroïne choisit d’entrer dans l’aventure. (Exemple : Save The Cat! de Blake Snyder, que j’ai déjà cité ici.)

2) En butte à l’adversité, notre protagoniste suscite l’émotion. Là aussi, c’est d’une simplicité biblique. Pour rendre un personnage plus touchant, rien de tel que de le montrer en proie au danger, aux persécutions, bref de le menacer sur le plan physique, psychique, ou à travers ses proches… Les humains sont des animaux sociaux, et les lecteurs et lectrices ne font pas exception : quand nous voyons des malheureux dans une histoire, notre émotion s’attache à eux ! C’est une technique particulièrement utile si votre protagoniste n’est pas très aimable au départ. Un exemple quasi parfait se trouve au début du roman (je ne parle pas ici du film) Le Capitaine Blood, de Rafael Sabatini. Le personnage titre est un misanthrope arrogant et peu sympathique. Mais le voir arrêté injustement, condamné et diversement maltraité fait vite basculer la sympathie du public !

3) L’amour est contagieux. S’il n’y a pas de méchants à l’horizon pour rendre la vie difficile au protagoniste, il est toujours possible de jouer la carte de l’émotion en mettant en scène l’amour et l’admiration que d’autres personnages ont pour lui ou pour elle. Regardez la série à (hyper) succès Harry Potter : au début du premier tome, on découvre le jeune Harry à travers les divers sorciers et sorcières qui s’émerveillent qu’il ait survécu à l’attaque de Voldemort, le saluent comme le héros de la prophétie, lui souhaitent longue vie, etc. Ce n’est pas juste le danger évité qui nous émeut à propos de Harry, c’est de voir tous ces gens émus pour lui.

4) Ça commence avec moi. Mais toutes ces recettes ne seraient pas d’une grande efficacité s’il n’y avait pas l’ingrédient magique, celui qui rend possible tous les autres : l’auteure doit croire à sa protagoniste. Si je n’aime pas moi-même un personnage, comment puis-je espérer le faire aimer au public ? C’est donc une question de choix. Il y a des histoires que je choisis de ne pas raconter, parce que je ne me sens pas de faire deux ou trois cents pages dans la peau de tel ou tel individu. J’aurais bien du mal, par exemple, à raconter une histoire du point de vue de Napoléon Bonaparte, car je n’aime guère le personnage. L’époque qu’il définit est passionnante, en revanche, et je suis en train d’en tirer un troisième roman… Mais du point de vue de divers autres personnages, pour qui j’ai plus de tendresse et aux destinées desquels je peux m’intéresser. C’est déjà un bon point de départ si on veut espérer les faire aimer aussi à autrui.

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